Fin de la trêve hivernale : Non aux expulsions locatives !13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fin de la trêve hivernale : Non aux expulsions locatives !

Le 15 mars, avec la fin de la trêve hivernale, les expulsions locatives vont pouvoir reprendre. Cette année risque d'être encore pire que les précédentes puisque, à cause de la hausse des loyers mais surtout de la baisse des revenus d'une partie sans cesse croissante de la population, les locataires qui ne peuvent plus payer régulièrement sont de plus en plus nombreux.

La loi Boutin votée il y a une quinzaine de jours va encore aggraver leur situation. Elle ramène de trois à un an le délai entre la date où une expulsion est demandée et celle où elle peut être effectuée. Un an, c'est court pour se retourner et trouver un autre toit, lorsque l'on accumule les difficultés et que, de toute façon, les logements sociaux disponibles sont quasi inexistants, surtout dans les grands centres urbains. La ministre du Logement a justifié cet article de la loi en versant une larme de crocodile sur les petits propriétaires qui, ayant une faible retraite, ont absolument besoin de toucher ce loyer pour boucler leurs fins de mois. Ces cas-là existent certainement, mais ils ne sont qu'une infime minorité, la plupart des bailleurs étant des professionnels ou des organismes HLM, et il serait possible de régler leur problème sans que toutes les familles qui n'arrivent plus à payer vivent dans la crainte d'être jetées à la rue.

Toutes les demandes d'expulsions ne sont heureusement pas exécutées, mais le nombre de personnes expulsées augmente cependant chaque année. On estime à 1,8 million le nombre de foyers qui connaissent des difficultés de paiement, et 120 000 familles au moins sont en position d'être expulsées dès le 15 mars.

Une trentaine d'organisations, dont Droit au Logement, Emmaüs ou Les Enfants de Don Quichotte, appellent à manifester le dimanche 15 mars à Paris et dans différentes villes de province pour demander l'interdiction des expulsions locatives, ainsi qu'une baisse des loyers et des charges.

L'État se désengage dans tous les domaines de la vie sociale, accélérant la précarité. En matière de logements, il y a un gouffre entre les promesses de construction de logements sociaux - qui ne couvrent déjà pas tous les besoins - et la réalité, tandis qu'il laisse les bailleurs privés libres de spéculer sur le manque de logements et d'imposer des loyers prohibitifs. Il faut interdire les expulsions pour les locataires qui n'ont tout simplement plus les moyens de payer leur loyer.

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