Martinique : Les gros patrons békés paniqués face à la foule13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique : Les gros patrons békés paniqués face à la foule

Le vendredi 6 mars au matin, la population, des manifestants, des militants installés sur les barrages, des jeunes et tous ceux qui apportent leur soutien au Collectif du 5 février, ont appris qu'un groupe de gros planteurs békés avait lancé une opération pour remettre de l'ordre à Fort-de-France.

Leur objectif était de forcer le préfet à « faire respecter l'ordre », c'est-à-dire réprimer les travailleurs en lutte, comme la population qui soutient le mouvement. Ils voulaient faire sauter les barrages qui bloquent la zone industrielle et remettre tout le monde au travail. Pour mener leur sale besogne, ils étaient flanqués de patrons noirs, de petits agriculteurs à leur botte et de « petits nègres », comme on dit à la Martinique, payés pour conduire les gros engins, afin de faire impression.

Mais la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre et des milliers de gens des quartiers de Dillon, de Trénelle, de Texaco et des environs de Fort-de-France ont vu cette manoeuvre comme une provocation et une insulte. Cette provocation a entraîné la colère des manifestants, notamment d'une grande partie des jeunes chômeurs des quartiers pauvres de Fort-de-France qui se sont mobilisés pour les accueillir comme il se doit.

Arrivés aux alentours de Fort-de-France, les engins conduits par les « petits nègres » ont été stoppés à plusieurs sorties de la Rocade de Fort-de-France : au niveau du carrefour Dillon, au parking Silo, au Pont-de-Chaîne, mais aussi à proximité du Rond-Point du Vietnam-Héroïque, sur le boulevard Général-De-Gaulle. Les conducteurs furent contraints de descendre de leurs tracteurs, secoués et traités de pauvres types. Leurs engins servirent ensuite à former des barrages, une fois leurs pneus dégonflés. Certains ont été même brûlés sur place. Quelques gros planteurs békés, qui avaient lancé cette opération, ont été reconnus par les manifestants en colère. Cherchant à s'enfuir, ils ont été pourchassés par la foule qui les a rattrapés sans les ménager. Ils ont reçu une sévère correction. Pris de panique, ils se sont démenés comme ils ont pu pour se sauver comme des lapins.

Quant aux camionneurs qui faisaient partie du cortège des gros patrons, ils ont été obligés de défoncer la glissière séparant les deux voies de la Rocade pour prendre la fuite et retourner d'où ils étaient venus, tandis que d'autres ont cherché à sauver leur peau abandonnant sur place les tracteurs de leur patron.

Ce qu'on entendait souvent dire parmi les manifestants, c'est que ces « gros patrons békés croyaient nous dicter leur ordre et leur loi, eh bien, ils ont échoué. Nous leur avons donné une sévère correction. Pas question qu'ils touchent au Collectif, pas question qu'ils arrêtent notre grève. » Et c'est avec une grande fierté qu'ils ont chanté à plusieurs reprises « Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo. An bann' profitê volê, nou kêy fouté yo déwô. » (La Martinique, c'est notre pays, ce n'est pas le leur. Une bande de profiteurs voleurs, nous allons les mettre dehors du pays).

Le lendemain, les commentaires allaient bon train dans les rues, les quartiers, à la Maison des syndicats. Certains ont même dit que c'est la première fois, de toute cette grève, qu'ils ont aussi bien dormi après la fuite de ces gros patrons.

En tout cas, ces exploiteurs garderont un souvenir amer de leur mépris et de leur arrogance vis-à-vis des travailleurs et des exploités.

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