L'État actionnaire : Une complaisance à toute épreuve13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'État actionnaire : Une complaisance à toute épreuve

L'État va percevoir en actions, et non en numéraire, une partie des dividendes qu'il doit toucher en tant qu'actionnaire dans GDF-Suez et France Télécom. Dans la première société, l'État détient 35,6 % du capital, dans la seconde, sa participation s'élève à 23,2 %. Pour France Télécom, il s'agit du dividende ordinaire et pour GDF-Suez, de la partie exceptionnelle du dividende.

Mais ordinaire ou pas, les bénéfices de ces deux trusts pour 2008 sont remarquables : 4,8 milliards d'euros de dividendes pour GDF-Suez, 4 milliards d'euros pour France Télécom, qui se plaint pourtant d'une dégringolade due à un trop lourd impôt sur les sociétés !

Bon prince, l'État, en acceptant d'être payé en partie en actions supplémentaires, va leur faire faire des économies : 625 millions d'euros pour GDF-Suez, 242 pour France Télécom. Certains peuvent dire qu'ainsi l'État, en augmentant sa participation, aura les moyens de peser davantage sur les choix de ces sociétés. Mais comme il met toute son énergie à accéder aux moindres désirs des actionnaires privés, le danger n'est pas grand pour eux de se voir imposer quoi que ce soit contre leur volonté.

Quand patrons ou banquiers exigent des crédits supplémentaires, les fonds arrivent sans contrepartie, quand l'État doit toucher son dû, il le troque contre du papier, dont la Bourse déterminera seule la valeur future. Et par les temps qui courent...

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