Martinique : Premières victoires de la mobilisation13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique : Premières victoires de la mobilisation

Au petit matin du mercredi 11 mars, un accord sur les salaires a été signé entre le Collectif du 5 février et le préfet, les présidents du Conseil général, les parlementaires, les maires, les patrons.

Il prévoit notamment les modalités pratiques d'application de l'accord cadre sur les salaires du privé signé le 3 mars. Chaque salarié percevant un salaire inférieur ou égal à 1,4 smic recevra à compter du 1er mars 2009 une augmentation de 200 euros net mensuels. Les employeurs y contribuent à hauteur d'un montant compris entre 30 et 100 euros, intégrés dans le salaire. Le solde est constitué d'une prime du Conseil régional de 20 euros, du Conseil général de 10 euros et de l'État de 100 euros. Cette augmentation concerne environ 45 000 salariés.

Seulement l'accord du 11 mars prévoit que le calcul soit fait sur une base annuelle en intégrant donc le 13e mois et les primes. En contrepartie de cette exigence des patrons, ces derniers ont dû lâcher une augmentation minimale de 4,2 % sur le salaire brut pour les salaires entre 1,4 et 1,6 smic au lieu des 2,5 % qu'ils proposaient quelques heures plus tôt, et une augmentation de 2 % pour les salaires supérieurs à 1,6 smic au lieu du 1 % proposé antérieurement.

Ce nouvel accord apparaît comme une victoire des masses pauvres mobilisées depuis le 5 février face à l'intransigeance et l'arrogance patronale et de l'État.

Parallèlement, un accord cadre a été signé le 10 mars entre le Collectif, les maires et le représentant du Conseil général. Il prévoit l'application de l'accord aux salariés de droit privé ou de droit public de la Fonction publique territoriale. L'augmentation de 200 euros se fera sur trois ans avec 160 euros la première année, puis 175 euros et 200 euros.

Un accord a été également signé avec l'ARH (la Fonction publique hospitalière) rendant le dispositif applicable au personnel des hôpitaux.

Reste à faire signer ce même type d'accord également aux directeurs des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) tels La Poste, la Sécurité sociale, la CAF ou l'EDF par exemple, mais à ce jour, le principe semble acquis.

Un premier accord sur la baisse des prix de première nécessité de 20 % a également été signé avec les patrons de la grande distribution pour qu'ils acceptent de prendre en compte 100 familles de produits et non 100 articles comme ils le voulaient.

À ce jour, d'autres résultats et non des moindres ont été obtenus : telle la baisse du prix de l'essence et du gasoil, celle du prix de la bonbonne de gaz à 17 euros au lieu de 19 euros. L'annulation de l'augmentation des loyers pour l'année 2009, le gel des loyers, ainsi que l'augmentation de l'allocation logement ont été confirmés. Il y a eu également des avancées dans l'enseignement, ou sur les tarifs des banques et des assurances pour les personnes à bas revenus sociaux, ainsi que l'instauration d'un dispositif de sortie de crise avec un crédit spécifique ou encore dans le domaine de la santé. Sur l'électricité, sur l'eau, des réponses ont été également obtenues par le Collectif, même si elles ne sont pas à la hauteur des attentes.

En revanche sur l'augmentation des retraites et des minima sociaux, le préfet ne fait toujours aucune proposition, se cantonnant au relèvement prévu à l'échelle nationale. Le Collectif envisage désormais de relancer cette revendication avec la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique.

À la suite de l'accord, les grévistes ont décidé « l'assouplissement » des barrages mis en place dans les zones commerciales. Mais au moment où nous écrivons, l'accord général n'étant toujours pas signé, malgré des tendances à la reprise des activités, la grève continue.

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