Prix du gaz : Le cinéma sarkozien10/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1893.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prix du gaz : Le cinéma sarkozien

Après son numéro auprès de la grande distribution, Sarkozy persévère. Lui qui louche sur le fauteuil de président de Chirac, aimerait bien passer aux yeux des électeurs pour un adversaire de la vie chère. Il a donc déclaré "extravagante" l'idée d'une hausse de 8,2% du prix du gaz, montant de la hausse proposée par les services de Gaz de France (il avait été même question de 10% pendant un temps). Après quoi, en déplacement à Saint-Nazaire vendredi 5 novembre, il a annoncé que sa proposition d'augmenter le gaz de 3,8% entrerait en application. Et voilà que Sarkozy réussit à faire passer une augmentation près de deux fois plus importante que l'inflation comme un cadeau aux consommateurs! Et il espère que les électeurs retiendront ainsi qu'il a fait baisser la note.

Mais Sarkozy a aussi indiqué qu'il souhaiterait que dans l'avenir le prix du gaz augmente régulièrement, pour ne plus connaître d'à-coups brusques, comme c'est le cas actuellement du fait de l'indexation sur l'évolution du cours du pétrole (l'an dernier, le prix du gaz avait baissé de 8%... après avoir beaucoup augmenté les années précédentes). Augmenter les prix lentement mais régulièrement, ce serait surtout garantir l'augmentation des prix!

Ce serait, bien sûr, une façon de rendre caduque une indexation qui date de l'époque des "chocs pétroliers" où, du fait des fortes hausses du pétrole, États producteurs et trusts pétroliers voulaient empêcher que les consommateurs n'abandonnent le pétrole pour le gaz, et qui n'a pas de justification technique. Mais, du point de vue des consommateurs, remplacer l'indexation par des hausses régulières, ce n'est pas cela qui rendra la vie moins chère!

Les sondages n'ont pas grande valeur, mais on pouvait sourire en lisant celui publié mardi 9 novembre et consacré au "bilan" de ministre de Sarkozy. Il en ressortait que son action était considérée comme "plutôt un échec": à 59% pour la croissance économique, à 71% pour l'emploi et même à 74% pour le pouvoir d'achat. Comme quoi il ne suffit sans doute pas de gesticuler pour convaincre.

Partager