Conseil régional d'Ile-de-France : Un débat sur les transports en commun08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil régional d'Ile-de-France : Un débat sur les transports en commun

Aux séances de fin septembre du Conseil régional d'Ile-de-France, présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon, les transports en commun ont été à l'ordre du jour. En particulier, il a été question de l'entrée de conseillers régionaux au conseil d'administration du Syndicat des Transports Parisiens (STP).

Il revient à ce STP de gérer les investissements et le fonctionnement des transports en commun de la région parisienne, tels que la SNCF et la RATP pour le transport public, l'ATPR et l'ADATRIF pour le transport privé, regroupant à elles deux 80 entreprises et près de 2800 bus. Formé en 1953, bien avant la décentralisation de 1982 et la création des Régions et des Conseils régionaux, le STP compte dans son conseil d'administration 12 représentants de l'Etat et 12 élus des huit départements d'Ile-de-France. L'entrée d'élus de la Région apparaît justifiée du point de vue du Conseil régional, puisqu'il participe largement aux investissements. Sauf que, comme l'a relevé Daniel Lioubowny, élu de Lutte Ouvrière, ces investissements se résument trop souvent à des subventions, sans contrepartie et sans contrôle de leur usage, à des entreprises comme la CGEA, filiale du groupe Vivendi. Il a dénoncé le fait qu'au moment même où s'engageait ce débat, la direction de la CGEA tentait de briser la grève des salariés du dépôt d'autobus de Vaulx-le-Pénil, près de Melun, qui revendiquaient des embauches et une réduction du temps de travail sans perte de salaire, dans le cadre du passage aux 35 heures...

Arlette Laguiller est intervenue pour rappeler que "... l'amélioration des transports en commun et la baisse des tarifs amèneraient de plus en plus d'habitants à renoncer à leurs voitures. En fait, la gratuité des transports en commun, et pas seulement pour la Fête de la Musique ou la nuit du 1er janvier 2000, est la solution pour faire reculer les nuisances catastrophiques du tout-automobile en ville. Toutes les villes qui le font de façon ponctuelle ont constaté un accroissement important du nombre de voyageurs. " A ce propos, Jean-Louis Gaillard, lui aussi élu de Lutte Ouvrière soulignait que " dans le budget de fonctionnement des transports en commun d'Ile-de-France, sur 40 milliards de francs, 10 milliards proviennent des usagers. La perte de recette de 10 milliards, conséquence de la gratuité, serait en réalité amplement compensée par une baisse de 10, 20 ou 30 % de la circulation automobile. Les économies sociales engendrées porteraient sur de multiples aspects : pollution, santé, accidents, temps, énergie, installations de billetteries, etc. "

Dans ce débat, la droite et l'extrême droite ont présenté de nombreux amendements portant sur " l'instauration d'un service minimum en cas de grève " dans tous les transports parisiens, amendements dont certains ont été adoptés, puisque droite et extrême droite constituent une majorité à l'assemblée régionale lorsqu'elles s'allient. Notre camarade Arlette Laguiller a déclaré que " cette notion de service minimum [...] est une insulte aux salariés des entreprises de transport. D'autant plus que les grèves mises en cause visent aussi à s'opposer aux dégradations des conditions de transport [...], voire à obtenir leur amélioration pour les usagers ". Elle a dénoncé les " pannes, retards, accidents, dus à la vétusté du matériel, au manque d'entretien, à l'insuffisance de personnel ", avant de conclure qu'" il est évidemment plus facile de s'en prendre aux travailleurs des transports que de dénoncer les vrais responsables de la dégradation de la situation que subissent tant les travailleurs que les usagers. "

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