Martinique : Grève générale des travailleurs08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique : Grève générale des travailleurs

Les centrales syndicales CGTM, CSTM, CDMTet SMBEF (syndicatdes banques etétablissementsfinanciers) avaient appelé à une grève générale pour le mardi 5 octobre.

Très tôt, des barricades étaient érigées sur les routes menant à Fort-de-France. Dans l'après midi, un défilé très dynamique d'un millier de travailleurs s'ébranla dans les rues de la ville. La plupart des magasins avaient fermé leurs portes, d'autres comme Euromarché ou Match furent contraints d'en faire autant sous la pression des grévistes.

Dans les entreprises, on a pu évaluer à 40 % le nombre de grévistes à l'EDF, quant aux salariés de la société de transport urbain (SETUFF), ils étaient tous en grève. Un nombre important de travailleurs municipaux ainsi que des ouvriers agricoles et des employés du commerce ont participé aux manifestations.

Les syndicats et les travailleurs réclament l'arrêt des poursuites et des licenciements chez un concessionnaire Toyota ainsi que chez Roger Albert (une chaîne de magasins appartenant à un riche béké). Dans ces deux entreprises, les travailleurs sont en grève depuis plusieurs mois et les patrons multiplient les provocations. Les grévistes réclament aussi la dissolution des milices auxquelles les patrons ont recours de plus en plus souvent contre les travailleurs. Ils réclament également le retrait des astreintes à la SETUFF : 13 000 F par jour et par gréviste !

Il faut noter aussi qu'une des raisons de la colère est un coup de pied infligé par le directeur de Toyota à un travailleur, il y a plusieurs jours. Certes, le patron s'est retrouvé à l'hôpital, mais ce geste, venant d'un patron blanc contre un travailleur noir, ravive la mémoire d'un autre temps, celui de l'esclavage, et a toujours déclenché de violentes réactions.

Les luttes actuelles des travailleurs en Martinique sont donc autant des luttes pour le respect du droit syndical, contre les licenciements, que pour le respect de leur dignité.

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