A l'occasion de l'ouverture du débat parlementaire sur la deuxième loi Aubry, la CGT et un certain nombre de syndicats appartenant à d'autres confédérations ont appelé à manifester dans tout le pays contre le contenu de cette loi. De son côté, le MEDEF (le patronat) a organisé un rassemblement à Paris contre cette même loi. Mais travailleurs et employeurs n'avaient pas les mêmes raisons de la contester.
Les patrons crient, parce qu'ils trouvent que le gouvernement Jospin n'en fait pas assez pour eux. La loi Aubry leur offre la possibilité de mettre en place encore plus de " flexibilité ", comme ils disent, l'annualisation du temps de travail. C'est-à-dire la possibilité de ne plus avoir à payer de majorations pour les heures supplémentaires, de pouvoir imposer l'organisation des horaires de travail selon leurs seuls besoins, de nuit, quand ils le veulent, le samedi quand ils le souhaitent, sans tenir aucun compte de la vie de famille de leurs salariés. Mais les patrons en veulent encore plus. Ils voudraient de nouveaux cadeaux, de nouvelles subventions, sous prétexte de compenser les quelques frais que cela pourrait leur occasionner.