Les lycéens rappellent Allègre à ses promesses08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Les lycéens rappellent Allègre à ses promesses

Le mouvement des lycéens gagne en ampleur. Plus de 150 000 manifestants des lycées professionnels, techniques et généraux s'étaient retrouvés dans la rue partout en France pour protester contre leurs conditions de travail. Une nouvelle manifestation est prévue pour le jeudi 7 octobre.

Les manifestations lycéennes ont pointé les multiples problèmes que rencontrent élèves et enseignants dans bien des établissements que ce soit sur les conditions matérielles ou sur les effectifs trop lourds. Dans un lycée technique de menuiserie d'Avignon, les élèves attendent le bois depuis... un mois.

Contre toute évidence, les hauts fonctionnaires du ministère de l'Education nationale n'ont recensé que 130 " difficultés " sur les 9 000 établissements du pays. Mieux encore : ils considèrent même que " cette rentrée était globalement réussie ". Il y a certes des établissements où les problèmes sont moins accentués qu'ailleurs où même sans doute les conditions sont bonnes. Mais les difficultés restent très, trop nombreuses dans bien des établissements.

La liste des promesses non tenues par Allègre est longue. A l'issue du mouvement d'octobre 1998, il s'était engagé à alléger les emplois du temps, les effectifs des classes et à améliorer les locaux. Il s'est contenté d'alléger les programmes, ce qui ne coûte pas un sou. Mais sur les problèmes posés par les lycéens : rien ou des broutilles comme l'aide individualisée aux élèves de seconde ou les deux heures par mois d'éducation civique. C'est dérisoire.

Le maximum de 35 élèves par classe de terminale fixé l'an dernier par Allègre est déjà peu satisfaisant car il est impossible de travailler dans de bonnes conditions avec de telles normes. Pire, de nombreuses terminales travaillent aujourd'hui avec un effectif pouvant aller jusqu'à 40 élèves ! Du coup, les lycéens ne sont pas contents et manifestent.

Face à cela, Allègre continue à manier la provocation et le mensonge. Le 6 septembre dernier, au Grand jury RTL il lançait : " La France a le meilleur encadrement du monde au niveau du lycée : un enseignant pour 12,5 élèves. " Un chiffre truqué obtenu en intégrant les enseignements à option (musique, art plastique, latin, langues rares, etc.), ce qui abaisse sur le papier la moyenne générale, mais ne rend pas les classes moins surchargées.

Alors oui il faut rapidement que des mesures soient prises. Il faut que l'Etat débloque massivement l'argent pour que les conseils régionaux et généraux procèdent à la construction de nouveaux lycées et collèges ou à la rénovation des anciens. Il y a urgence aussi à embaucher des agents de service, des infirmières, des assistances sociales, des enseignants.

Cela pourrait aller vite. Des immeubles de luxe ou de bureaux se construisent en même pas un an. On pourrait construire de même des centaines de lycées ou de collèges. Ce n'est pas un problème technique mais un choix politique et budgétaire. De l'argent, il y en a ! Que l'Etat arrête de verser à fonds perdus des milliards aux grands patrons de ce pays ou d'accorder des primes astronomiques de licenciement à des PDG d'entreprises comme Jaffré qui vient d'être remercié ; des sommes qui, à elles seules, représentent le budget de construction de plusieurs collèges. Quant à la nomination d'enseignants et de personnels techniques, elle pourrait se réaliser sans délais.

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