L'enseignement au rabais dans le Nord08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

L'enseignement au rabais dans le Nord

Dans l'enseignement primaire du Nord, 80 directions d'écoles sont vacantes, 100 classes n'ont pas de titulaires et 70 postes de remplaçants ont été supprimés en deux ans. Le secondaire n'est pas mieux loti. Au lycée Queneau à Villeneuve-d'Asq, depuis une quinzaine de jours, les enseignants ont entamé un mouvement de grève pour l'ouverture d'une classe de seconde et la transformation des heures supplémentaires en postes. Dans cet établissement, une classe de sciences économiques se retrouve avec 38 élèves dont 10 handicapés !

A Tourcoing, il manque sept postes d'enseignants au lycée technique Colbert. Dans le lycée professionnel Le Corbusier, enseignants et élèves dénoncent aussi la surcharge des effectifs, le manque de profs et l'insécurité de certains ateliers. La rentrée s'est effectuée avec deux profs de français et un prof de maths en moins, et le dernier n'est arrivé que le 24 septembre. Les conditions d'enseignement sont limites notamment dans un atelier destiné au travail de l'aluminium et du verre ; quatre machines doivent être remplacées mais pas avant trois mois.

Autres exemples dans la région de Douai : au lycée Pasteur à Somain, il manque toujours deux postes et demi d'enseignants et sur les 39 classes, quatorze affichent un effectif de 35 élèves et une, un effectif de 36. Au lycée Rimbaud à Sis-le-Noble, la moitié des 42 classes compte 34 ou 35 élèves et une classe arrive même jusqu'à 37 inscrits.

Au lycée Montebello, l'un des plus grands établissements d'enseignement général de Lille, qui compte 1 500 élèves, deux classes de seconde ont dû attendre la fin du mois pour avoir des cours d'histoire et géographie ; même délai pour trois classes de première mais en sciences physiques. Il manque toujours un demi-poste de secrétariat et un demi-poste de documentaliste. Du coup, le centre de documentation n'ouvre que deux jours par semaine et jamais entre 12 heures et 14 heures !

Enfin, au lycée Emile Zola à Wattrelos, quatre semaines après la rentrée, il manque toujours six heures de mathématiques en section d'enseignement professionnel et trois postes d'enseignants pour les classes de sciences et technologiques tertiaires.

Les enseignants sont parfois réduits à courir d'un bout à l'autre du département pour boucher les trous. Un professeur de maths partage 18 heures entre Frévant et Blache-Saint-Vaast, distantes de 70 km.

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