Vache folle et guerre commerciale08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Vache folle et guerre commerciale

Refusant d'appliquer les directives de la Commission européenne de Bruxelles, la France a décidé de maintenir l'embargo sur la viande de boeuf britannique. Le gouvernement français appuie sa décision sur un rapport d'experts de l'Agence de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) qui affirme que, compte tenu des données dont il dispose, " le risque que la Grande-Bretagne exporte des viandes de bovins contaminés ne peut pas être considéré comme totalement maîtrisé ".

Ce " devoir de précaution " que les autorités françaises mettent en avant pour justifier leur décision serait louable s'il ne s'agissait que de protéger le consommateur français des risques. Mais derrière les bonnes intentions affichées, il y a avant tout la volonté de défendre les intérêts des éleveurs français.

La décision de Paris a immédiatement soulevé les protestations les plus véhémentes de la part du gouvernement britannique qui, lui aussi, en se portant garant de la qualité sanitaire de la viande bovine exportée, prend le parti de ses propres éleveurs, qui menacent en signe de rétorsion de boycotter les produits français.

La guerre commerciale entre Etats se poursuit donc, chacun agissant en défenseur de ses producteurs nationaux, à l'intérieur même d'une Union européenne censée supprimer ces différends. Quant à savoir, dans cette bataille, si la viande de boeuf britannique est consommable ou non sans risque, c'est une autre histoire : le manque de transparence dans toutes les transactions commerciales et la complaisance des Etats pour leurs propres capitalistes laisse planer le doute sur le boeuf anglais comme d'ailleurs... sur le boeuf français.

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