Guerre de Corée : Les massacres " oubliés " de l'impérialisme américain08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guerre de Corée : Les massacres " oubliés " de l'impérialisme américain

Une agence de presse américaine a révélé, avec près de cinquante ans de retard, que plusieurs centaines de civils sud-coréens auraient été massacrés, en juillet 1950, par les troupes américaines engagées dans la guerre de Corée.

En 1949, quand les armées soviétique et américaine évacuèrent leurs zones d'occupation respectives, au nord et au sud de la Corée, celle-ci se trouva partagée en deux parties distinctes. Mais très vite, en juin 1950, les nationalistes du Nord lancèrent une offensive militaire contre le Sud. On était déjà en plein dans la Guerre Froide qui n'était pas toujours que froide. L'impérialisme américain saisit l'opportunité pour intervenir militairement dans ce pays voisin de la Chine où Mao Tse-tung venait d'accéder au pouvoir, bouleversant les choix et l'équilibre souhaités à l'origine par les dirigeants américains dans cette partie du globe.

Se posant en défenseur du " monde libre ", le président Truman ordonna aux forces navales et aériennes américaines de soutenir la Corée du Sud ainsi que Formose (la Chine de Chiang Kai-shek). L'infanterie américaine entra en Corée du Sud, tandis que son aviation bombardait le Nord. Cette intervention militaire se fit avec la bénédiction de l'ONU qui décida à son tour de constituer une armée d'intervention.

Par crainte d'infiltrations de soldats nord-coréens dans les files de réfugiés civils qui refluaient face à l'avance des troupes du Nord, l'état-major américain considéra que tout civil était un ennemi potentiel et qu'il fallait " le traiter en conséquence ". C'est dans ce cadre que les " libérateurs américains " fusillèrent, selon les dires de l'agence de presse, près de trois cents civils sud-coréens, en grande majorité des femmes et des enfants, à No Gun Ri, pendant trois jours, en juillet 1950.

Connu en Corée du Sud, ce massacre a cependant été nié pendant plus de cinquante ans par les plus hautes autorités militaires et politiques américaines. Le Pentagone a multiplié les démentis. Face au scandale causé par les révélations des survivants, le gouvernement américain et le Pentagone souhaitent, aujourd'hui, que " la vérité éclate ". Parade hypocrite lorsqu'on sait que l'armée américaine avait, il y a tout juste un an, refusé définitivement la demande de réparations des survivants sud-coréens !

De tels massacres de civils désarmés, orchestrés par la soldatesque, sont malheureusement monnaie courante. Les événements du Rwanda ou plus récemment du Timor-Oriental viennent le rappeler. Le massacre de No Gun Ri, au sud de la péninsule coréenne, s'ajoute à la longue liste des crimes et des méfaits de l'armée américaine. Son intervention militaire en Corée causa la mort de près de 700 000 militaires (dont 33 600 Américains) et d'au moins deux fois plus de civils, sans compter les blessés, et laissa un pays exsangue, tout cela non pas dans l'intérêt des peuples mais pour montrer qu'il restait le gendarme de l'ordre mondial.

Partager