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Lycée du bâtiment - Paris XVe : Les promesses ne passent plus
Cet établissement fonctionnait depuis son origine comme une " école de métiers " : une gestion paritaire entre la profession du bâtiment, qui se chargeait des locaux et des frais de fonctionnement, et l'Etat qui payait les professeurs et définissait les programmes.
Il y a trois ans, les patrons, soucieux d'utiliser leurs deniers à d'autres fins, ont dénoncé cet accord, licencié le personnel dépendant de lui, et coupé les vivres à l'établissement.
Depuis, celui-ci n'a plus d'existence en tant que tel, l'Etat refusant de lui donner un statut d'établissement public. Maintenant, la région refuse de donner de l'argent à un lycée fantôme, squattant des locaux qui ne lui appartiennent pas.
Les cours restent assurés grâce à des subventions versées au compte-gouttes. L'établissement affiche 600 000 F de dettes.
La coupe a débordé quand on a coupé le téléphone. Les personnels ont alors donné un délai de dix jours pour obtenir des engagements écrits sur l'avenir de l'établissement, au-delà duquel ils se mettraient en grève.
Le directeur de l'académie de Paris est venu sur place promettre que tout allait s'arranger bientôt. Ces promesses, venant après bien d'autres, ont exaspéré le personnel, qui a contraint le responsable à les mettre par écrit. Le mot d'ordre de grève a été maintenu, puisque l'engagement ne portait pas sur l'essentiel : l'existence juridique de l'établissement.
Vendredi 1er octobre, le lycée était en grève. Avec la majorité des élèves, les enseignants et le personnel administratif se sont rendus en cortège au ministère. Là, aucun membre du cabinet d'Allègre n'a daigné rencontrer pas même une délégation, ce qui a renforcé la colère des manifestants.
Finalement, le recteur de l'académie a reçu le 4 octobre une délégation à la Sorbonne qui a eu droit une nouvelle fois aux mêmes promesses de financement. Le personnel, lui, a promis de refaire grève si ces nouvelles promesses ne sont pas rapidement tenues.