Une délégation de travailleurs de Wolber à Strasbourg : Non à la fermeture de l'entreprise !08/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1630.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Une délégation de travailleurs de Wolber à Strasbourg : Non à la fermeture de l'entreprise !

Mardi 5 octobre, une délégation des travailleurs de l'entreprise Michelin-Wolber de Soissons, dans l'Aisne - une usine de 450 salariés, menacée de fermeture d'ici la fin de l'année - était montée à Strasbourg où elle avait été invitée à une conférence de presse organisée par les députés européens de la liste " Bouge l'Europe ". A la tribune, présidée par Francis Wurtz, député européen du PCF, et à côté de divers autres élus européens ou régionaux, se trouvait l'avocat du CE et de la CGT, Me Philippe Brun, chargé du dossier Michelin ainsi que le secrétaire du CE de Wolber et plusieurs travailleurs et travailleuses de cette entreprise.

Le caractère inacceptable des licenciements à Michelin, l'absence de recours juridique possible et le vide des propos récents de Jospin vis-à-vis de semblables suppressions d'emplois ont été expliqués et soulignés par tous. Me Brun et les représentants du PCF ont largement exposé leur projet " d'amendement Wolber " qui viserait à donner aux CE la possibilité de saisir un tribunal pour démontrer qu'il n'y a pas de raison économique de licencier. Mais il y avait un pesant décalage entre d'une part le langage mesuré, juridique et politicien des parlementaires et de l'avocat et, d'autre part, le désarroi et la révolte des ouvrières et des ouvriers qui ont exprimé la situation dramatique dans laquelle ils se trouvent. Une travailleuse profondément émue a lancé, comme un cri du coeur : " Dans un mois, on sera à la rue. Bon sang, mais faites quelque chose. Il y en a assez de vos bla-bla. C'est bien gentil, mais il y en a ras le bol ". " Il y a urgence " disait une autre. Et c'est à la fin que notre camarade Arlette Laguiller a pu non seulement exprimer sa solidarité mais redire sa conviction qu'il faut exiger l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits. Une interdiction qui dépasse bien sûr le cadre du Parlement, une interdiction que les travailleurs d'une seule entreprise ne peuvent obtenir mais que pourraient imposer une lutte générale des travailleurs de Michelin, d'Epeda, de Daewoo et de bien d'autres secteurs. C'est dans ce sens qu'est aussi intervenu Alain Krivine, quand les députés du groupe GUE-NGL ont rencontré les travailleurs Wolber.

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