Les manifestations du 6 juin : “ On n’est pas résignés ” !07/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P2_Manif_Limoges_Tete_du_cortege_jeune_C_LO.JPG.420x236_q85_box-39%2C0%2C761%2C406_crop_detail.jpg

Leur société

Les manifestations du 6 juin : “ On n’est pas résignés ” !

N’en déplaise à Macron qui voudrait tourner la page de la réforme des retraites, comme aux journalistes qui ont rabâché « la mobilisation est en baisse », le 6 juin des centaines de milliers de travailleurs ont tenu à manifester, parfois à faire grève, pour affirmer « les 64 ans, on n’en veut pas ».

Illustration - “ On n’est pas résignés ” !

Avec encore des dizaines de milliers de manifestants à Paris, plus de 10 000 à Toulouse, Lyon ou à Nantes, 6 à 7 000 à Rennes, Caen, Le Havre, Grenoble ou encore Marseille, et des cortèges dans 250 villes du pays, cette 14e journée a démontré que les opposants à la réforme ne sont ni défaits ni résignés.

La présence de jeunes, pas en masse mais déterminés était visible dans plusieurs villes. Ils sont révoltés par les passages en force du gouvernement vécus comme des dénis de démocratie, et choqués par la brutalité et l’impunité de la police qu’ils ont découverte au cours des manifestations.

Bien sûr la loi a été promulguée et personne n’avait d’illusion sur la énième coupe portée au Parlement par le groupe LIOT et dont on devrait connaître le dénouement le 8 juin. Depuis janvier, des millions de travailleurs ont constaté que les règles parlementaires sont taillées sur mesure pour permettre au pouvoir de passer des lois antiouvrière, même quand elles sont rejetées par la majorité de la population. Ceux qui ont tenu à battre une nouvelle fois le pavé n’avaient pas la naïveté de penser qu’un défilé de plus suffirait à faire céder Macron. Mais ils ont voulu affirmer que le recul à 64 ans ne passe pas, qu’ils refusent de voir leurs conditions de vie et de travail se dégrader et qu’ils restent mobilisés, sur la question des retraites comme sur toutes les autres questions, à commencer par celle des salaires. Les pancartes rendant hommage à la lutte des ouvrières de Vertbaudet en attestaient.

De leur côté, les chefs syndicaux ont du mal à cacher leur envie de retrouver les séances de discussion dans les salons feutrés des ministères. La veille, le 5 juin, ils ont rencontré les syndicats patronaux. Pour Laurent Berger, de la CFDT, « le match est en train de se terminer », « c’était la dernière manifestation sur la question des retraites dans ce format-là ». Quant à Sophie Binet, de la CGT, elle a réclamé « de vraies négociations » sur les salaires, l’égalité hommes-femmes ou encore les ordonnances Macron sur le Code du travail.

Alors que cet épisode se termine, la guerre sociale se poursuit et s’intensifie. Le patronat et ses serviteurs politiques sont à l’offensive, sur une multitude de sujets. Cette guerre de classe, les travailleurs ont les moyens de la gagner à condition de choisir le terrain où ils sont forts, en arrêtant la machine à profits des capitalistes, en se mobilisant en masse, par la grève, par-delà leurs corporations ou leurs statuts. En réclamant à cor et à cris « des négociations » et « le retour au dialogue social », et même appuyés par des journées d’action réussies, les chefs syndicaux ne préparent pas les travailleurs à gagner l’épreuve. Mais si la classe ouvrière prend confiance en ses propres forces et en sa capacité à se battre, les chances seront de son côté.

Partager