Port de La Rochelle : quatrième mort au travail dans les silos25/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2882.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Port de La Rochelle : quatrième mort au travail dans les silos

Lundi 16 octobre, un agent d’entretien de 20 ans a fait une chute mortelle de 50 mètres à travers une trappe d’ensilage, dans un silo céréalier de la société Sica Atlantique du port de La Pallice, à la Rochelle.

Le directeur général de Sica a immédiatement cherché à disculper l’entreprise, en communiquant à la presse que l’ouvrier était dans une zone « hors de son périmètre de travail et où il ne devait pas se trouver ». Mais la victime n’est plus là pour se défendre.

En fait, cela a eu lieu dans des conditions terriblement habituelles pour ce type d’accident de travail, dont la récurrence ne doit rien au hasard. D’abord, les silos sont des sites particulièrement dangereux. Sur le seul port de La Pallice, trois travailleurs sont déjà morts au travail ces dernières années : aux silos à béton du groupe Holcim, un cordiste de 21 ans, travaillant sans ligne de vie, est mort d’une chute en 2012 ; sur le site du groupe céréalier Soufflet, un ouvrier de 27 ans a été écrasé par son engin contre un bec verseur en 2015 ; et toujours chez Soufflet, vingt ans plus tôt, un intérimaire d’une vingtaine d’années, est mort enseveli dans un silo.

Ensuite, l’accident a eu lieu vers 7 heures, il faisait donc encore nuit noire. Et puis, l’ouvrier était employé par une entreprise sous-traitante de la Sica, et les ouvriers sous-traitants sont souvent peu, mal, voire pas du tout formés aux risques. Les mêmes silos Sica ont d’ailleurs subi un incendie spectaculaire en août dernier, pour lequel l’enquête, selon le directeur cité par Sud-Ouest, se dirige vers la responsabilité d’un prestataire.

Enfin, les moins de 25 ans ont 2,5 fois plus de risques que les autres travailleurs de mourir au travail. Une formation plus poussée serait donc nécessaire. Il est criminel d’envoyer un jeune sur un site dangereux sans une formation particulièrement solide.

Les enquêtes sur ce type d’accident aboutissent rarement à la condamnation des employeurs, qui en font souvent porter la responsabilité à la victime ou à ses collègues. Mais les conditions de travail dangereuses qui produisent ces accidents sont une conséquence de la recherche du profit maximum par les entreprises. C’est bien cela qui est criminel.

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