En réalité, le département d’Eure-et-Loir et la mairie de Chartres se disputent la gestion des logements sociaux par le biais des différents organismes. Ils s’appuient sur la loi ELAN, votée en 2018, qui oblige les organismes HLM de moins de 12 000 logements à se regrouper avec des structures plus importantes, non par souci d’harmonisation, mais pour faire des économies.

Les travailleurs d’Habitat eurélien, eux, s’inquiètent : ils savent que certains postes seront en doublons, comme s’ils étaient trop nombreux pour faire le travail, alors que les besoins augmentent. De plus, d’autres postes n’existent tout simplement plus dans l’autre société. L’inquiétude des salariés est d’autant plus justifiée que la crise économique ne présage rien de bon pour la classe ouvrière, aussi bien du côté des travailleurs des organismes HLM que pour les locataires des logements sociaux. Tout le monde a bien conscience des dégâts que la mesure pourrait engendrer : ce serait un pas de plus vers la précarité.

La direction d’Habitat eurélien se dédouane en affirmant qu’elle n’est responsable de rien : c’est un conseil d’administration composé d’élus qui décide. Eh bien, justement, les travailleurs ne devraient pas subir les conséquences des décisions de ces gens-là. Quelles que soient les manœuvres du département et de la mairie, quel que soit leur donneur d’ordres, il n’y a rien de bon à en attendre pour les salariés. Mais l’opération aura peut-être un effet non prévu par les patrons : regroupés dans une seule entité, les travailleurs des HLM seront plus forts pour se défendre.