Flambée des prix : le Père Noël reste une ordure25/10/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/10/P4-1_LES_HAUSSES_TOMBENT_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Flambée des prix : le Père Noël reste une ordure

« Lidl : le vrai repère contre l’inflation » ; « Auchan : encore plus d’économies sur vos courses du quotidien » ; « Carrefour – Défi anti-inflation » ou « Super U : super formats – super économies » : les grandes enseignes rivalisent dans le démarchage des clients, en particulier en vue des fêtes de fin d’année, pour mieux continuer leur racket en commun.

Illustration - le Père Noël reste une ordure

Depuis deux ans, les grands groupes de l’énergie, de l’agroalimentaire et de la distribution ont opéré avec l’augmentation des prix un gigantesque hold-up contre la population. Des milliers d’euros ont été détournés des poches de chaque famille ouvrière. Même la hausse des prix alimentaires, officiellement de 19,9 % sur deux ans d’après l’Insee, cache de grands écarts entre des produits peu consommés et des produits essentiels. Entre août 2022 et août 2023, le sucre ou la lessive ont respectivement explosé de 82 % et 28,5 %. Gouvernement et experts en tout genre ont beau répéter que l’inflation sur les prix alimentaires va bientôt cesser, ils sont chaque mois démentis par la réalité des chariots des supermarchés. Les fins de mois difficiles concerneraient aujourd’hui près d’une personne sur deux en France.

L’industrie et la distribution agroalimentaires en ont profité à fond, avec des marges allant jusqu’à 48 % au printemps 2023 selon l’Insee. Mais le corollaire de la flambée des prix, à savoir la baisse de la consommation, intensifie aussi la lutte entre eux. Tous ces groupes ont accumulé des profits, en vendant parfois moins mais plus cher. Alors, pour continuer sur cette lancée, il leur faut aller chercher une part supplémentaire du gâteau au détriment de leurs concurrents. D’où la multiplication des campagnes publicitaires, à coups de millions, au nom de la lutte contre l’inflation, voire de l’« antigaspillage », pour des promotions exceptionnelles ou des week-ends à prix prétendument coûtants sur certains produits d’ici les fêtes de fin d’année. C’est ce qu’avoue Michel ­Biero, futur président de Lidl France, quand il déclare que les promotions lui coûtent « un bras car c’est sur ma marge […], mais il faut que les clients reviennent consommer ». Dans la jungle capitaliste, les différents acteurs de l’énergie, de l’industrie agroalimentaire et de la distribution, tout comme les différentes enseignes de la grande distribution entre elles, se mènent la guerre… pour mieux saigner la population.

« Tu veux un fruit ? Prends un job d’été ! » : cette phrase odieuse des publicités actuelles du groupe Inter­marché a le mérite d’être claire. Dans les classes populaires, une orange à Noël devra-t-elle être considérée comme un beau cadeau ?

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