ArcelorMittal : quand le trust veut sauver la planète…25/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2882.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal : quand le trust veut sauver la planète…

Les deux sites sidérurgiques ArcelorMittal de Dunkerque et de Fos-sur-Mer produisent à eux seuls 25 % des rejets industriels de carbone en France. Mais, à Dunkerque, la direction de l’usine prétend « lutter contre le réchauffement climatique ».

Alors que les conséquences sur le climat sont connues depuis bien longtemps, la réduction des émissions de CO2 n’a jamais été une priorité pour le groupe sidérurgique. Encore actuellement, la production d’acier est réalisée par réduction du minerai de fer par le charbon, ce qui produit énormément de CO2. Après 2005, quand les gouvernements ont mis en place des quotas européens de carbone, prétendument pour inciter les industriels à baisser leurs émissions, Arcelor en a même profité pour faire de l’argent. En spéculant sur ces quotas, qui pouvaient être revendus, c’est 1,9 milliard d’euros qu’ArcelorMittal a empoché entre 2005 et 2019.

Produire de l’acier sans charbon, c’est possible depuis très longtemps, mais ArcelorMittal n’a jamais réalisé le moindre investissement dans ce sens. Les seules baisses de rejets de carbone ont eu lieu pendant la pandémie de Covid-19, en raison du ralentissement de l’économie. Pour obtenir les subventions importantes promises par l’État français et l’Europe, le groupe annonce maintenant vouloir réorganiser sa production d’acier et produire avec du gaz naturel, puis avec de l’hydrogène et des fours électriques sur le site de Dunkerque. Ce n’est pour le moment qu’une annonce car un tel procédé industriel aurait besoin de la production d’électricité d’un réacteur nucléaire qui n’existe pas.

L’usine de Dunkerque a 60 ans et il y a eu ces dernières années de nombreux incidents en raison de la vétusté de l’installation. De très gros investissements seront nécessaires dans les années à venir. C’est donc au nom de la transition énergétique, et de la modification des procédés de production de l’acier qu’ArcelorMittal envisage de faire financer par l’État une grande partie de ces installations. Pour le moment, le groupe en a déjà obtenu 800 millions d’euros.

Pendant qu’ArcelorMittal prétend vouloir contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique en Europe, il est en train de construire en Inde plusieurs nouveaux hauts fourneaux fonctionnant au charbon. Comme si on ne vivait pas sur la même planète.

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