Attal : la course à la démagogie25/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2882.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Attal : la course à la démagogie

Dans un entretien télévisé le 19 octobre, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a affirmé vouloir « sortir » des établissements scolaires les élèves signalés pour faits de radicalisation, pour les placer dans d’hypothétiques structures spécialisées.

Ce nouvel assaut de démagogie veut instrumentaliser l’émotion légitime suscitée par l’attentat d’Arras, avec la présidentielle en ligne de mire.

Attal fait en effet partie des candidats annoncés à la succession de Macron. Comme ses rivaux, il voudrait couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite, ce qui implique de multiplier les postures de « tolérance zéro », visant à assimiler la remise en cause de la politique de l’État à une menace, voire au terrorisme. Dans un courriel adressé au personnel de l’Éducation nationale, le ministre avait demandé de signaler les contestations entendues lors des hommages aux enseignants assassinés, Samuel Paty et Dominique Bernard, sans préciser où commence et où s’arrête cette contestation.

Dans un contexte où le gouvernement a tenté d’interdire toutes les manifestations de soutien au peuple palestinien, un élève faisant remarquer que les hommages sont à géométrie variable sera-t-il considéré comme une menace ? C’est bien l’idée qui sous-tend implicitement les coups de menton d’Attal, qui a d’ailleurs annoncé le 22 octobre que 183 élèves signalés ne feront pas leur rentrée après les vacances de la Toussaint.

Aucune de ces mesures ne protégera qui que ce soit, ni au sein de l’école ni en dehors. Elles n’ont d’ailleurs pas ce but. L’assassin de Dominique Bernard lui-même était d’ailleurs « sorti » du lycée Gambetta d’Arras, puisqu’il n’y était plus élève.

L’unique effet des mesures d’Attal, s’il y en a un, sera de souffler sur les braises de la méfiance, en particulier à l’encontre des musulmans. Pour lui et les autres ministres, tout est bon, y compris les drames, pour tenter de diviser les classes populaires, et seul le patronat profite de cette division.

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