Mulliez : une famille en or22/06/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/06/p6-dessin_2.jpg.420x236_q85_box-0%2C225%2C3080%2C1957_crop_detail.jpg

Leur société

Mulliez : une famille en or

Suite aux perquisitions effectuées dans huit propriétés de la famille accusée de fraude fiscale, Gérard Mulliez a donné une interview pour tenter de protéger sa progéniture.

Illustration - une famille en or

Le chef de famille s’y présente comme un homme simple ayant reçu une éducation pragmatique. « Lorsque j’avais 10 ans, mon père m’a donné, comme d’ailleurs à mes frères, un petit lopin de terre pour que je puisse y faire pousser des légumes et y élever des poules et des lapins. Ma mère m’achetait des carottes, des radis, des salades et des œufs. Nous avons appris à bêcher, semer, arroser, à nourrir les animaux », raconte-t-il.

Après avoir versé une larme sur cette éducation si morale, il faut quand même ajouter que ce brave père a aussi légué l’entreprise Phildar qui a été à la base de la création de l’empire Mulliez. Aujourd’hui, cet empire comprend Auchan, Décathlon, Norauto, Kiabi, Saint-Maclou, Leroy-Merlin, Boulanger, Flunch… au total des dizaines d’enseignes. Les poules de papa Mulliez ne pondaient pas des œufs en or et c’est plutôt l’exploitation de centaines de milliers de travailleurs dans ces différentes entreprises qui a permis de constituer la fortune de 23 milliards d’euros que les 600 membres de la famille se partagent.

Cela n’empêche pas Gérard Mulliez de continuer son conte de fées. « J’ai toujours travaillé, résidé et payé mes impôts en France », affirme-t-il. Pour preuve de sa bonne foi, il poursuit en affirmant que les entreprises familiales auraient payé 12,2 milliards d’euros en dix ans sur leurs résultats, alors que les Mulliez ne gagneraient que 50 centimes sur 100 euros dépensés en magasin. Les pauvres ! On en oublierait presque qu’il s’agit bien de la première fortune de France.

Ce qui révolte le plus Gérard Mulliez, c’est l’ISF auquel il est soumis et auquel certains membres de la famille auraient tenté d’échapper en diminuant la valeur de leurs actions. D’ailleurs il se vante d’avoir expliqué que l’ISF était un « non-sens économique » au ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, lors d’une rencontre dans la résidence secondaire de celui-ci au Touquet, la même résidence pour laquelle Macron est épinglé par le même fisc et se retrouve soumis lui aussi à l’ISF.

Autant dire que le patron milliardaire catholique et le ministre socialiste ont dû bien se comprendre, leur sens de l’économie étant pour le moins le même. D’ailleurs les solutions proposées par Gérard Mulliez, s’il était ministre de l’Économie, ne sont pas inconnues du ministre en costard : « Augmenter la TVA et supprimer les charges sociales sur les salaires d’une part et laisser plus de souplesse en ce qui concerne le temps de travail. » Après le travail du dimanche, il faudrait donc remplacer les recettes de l’ISF par celles de la TVA, autrement dit faire payer les pauvres encore plus et libérer les riches de toutes ces contraintes qui les empêchent de faire le bien public.

Car cerise sur le gâteau, les Mulliez patronnent des œuvres caritatives, dixit Gérard qui verse un sou à la messe le dimanche pour les pauvres... après les avoir exploités toute la semaine !

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