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Primaire à gauche : pour sauver le soldat Hollande
Sur la proposition de son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, le conseil national du PS a approuvé à l’unanimité samedi 18 juin l’organisation d’une primaire de la « gauche de gouvernement », « ouverte » donc seulement au PS et à ses alliés au gouvernement, le PRG et les quelques élus transfuges d’Europe Écologie Les Verts.
L’idée d’organiser une primaire avait été mise en avant dans un premier temps par ceux qui, au sein de la gauche du PS, se refusaient à voir en Hollande un « candidat naturel » pour l’élection présidentielle et qui manifestaient la volonté de se démarquer d’un gouvernement de plus en plus impopulaire. Les pro-Hollande estimaient quant à eux, comme Valls l’avait déclaré, que « le président de la République sortant n’avait pas à se soumettre à une primaire ».
Aujourd’hui, Valls estime au contraire qu’il n’y a rien de « dévalorisant à retourner devant les Français, à défendre ses idées, à expliquer son action. C’est cela, la démocratie ! » En fait de démocratie, Valls et Cambadélis se sont probablement convaincus que la primaire pouvait se transformer en une opération politique permettant d’imposer la candidature de Hollande à un PS divisé.
Autre avantage pour le PS, cette primaire organisée en janvier 2017 lui permettra d’occuper la scène médiatique face à la droite qui aura désigné son candidat en novembre 2016. Le Parti radical a déjà annoncé qu’il jouerait le jeu en présentant son candidat. La sénatrice et ancienne ministre de Jospin, Marie-Noëlle Lienemann, a d’ores et déjà annoncé sa candidature. Montebourg hésite encore et a déclaré vouloir poser ses conditions. Pour la plupart, le seul enjeu consiste à prendre date et à préparer la suite de leur carrière politique. À l’instar de Valls qui, avant de devenir Premier ministre, avait lui-même été candidat à la primaire remportée par Hollande en 2011...
Le précédent rappelle que, quels que soient les discours prononcés par les uns et les autres à l’occasion de cette compétition électorale, les travailleurs n’ont rien à attendre de cette mascarade ni du candidat qui en sera issu.