- Accueil
- Lutte ouvrière n°2499
- La Poste – Rennes : le mécontentement monte
Dans les entreprises
La Poste – Rennes : le mécontentement monte
Le fait que leurs collègues du Tri de Poitiers ont obtenu une prime de 450 euros suite à des arrêts de travail début mai, a bien fait discuter les travailleurs de la PIC (Plate-forme industrielle courrier de Rennes-Armorique) de Rennes. La grande majorité des salaires se situant entre 1 200 et 1 500 euros, le sujet est d’autant plus sensible.
Une pétition à l’initiative de la CGT, puis de FO et SUD, réclamant 600 euros, a vite recueilli plus de 300 signatures, soit la grande majorité des postiers en production. Des remises collectives de pétitions ont eu lieu, y compris en cessant le travail. L’idée de la grève a fait son chemin.
C’est ainsi que le 14 juin la majorité était en grève, et des piquets de plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvés sur la route, malgré la pluie tout au long de la journée.
Les grévistes du matin et de nuit ont manifesté dans le hall pour interpeller des représentants de la direction, plutôt mal à l’aise. Le directeur n’étant pas présent, plusieurs grévistes ont fait savoir, haut et fort, que ce n’était pas le moment pour lui de partir en vacances ou de regarder les matchs à la TV.
Le lendemain soir, les postiers de nuit et d’après-midi se sont réunis à une soixantaine pour exiger une réponse immédiate à la revendication financière. L’adjoint de la direction a pu prendre la mesure d’une colère qui commence à monter en production. Des dizaines de salariés ont lâché ce qu’ils avaient sur le cœur. « Ras le bol de travailler en sous-effectif depuis des années, vous nous devez une compensation ! », ou encore : « On ne veut pas de votre reconnaissance individuelle, on veut 600 euros pour tous. » Ou bien encore : « Ça fait trois ans que vous aviez l’habitude qu’on la ferme, et bien maintenant on recommence à l’ouvrir ! »
Enfin, au cas où les choses ne seraient pas assez claires pour le patron, les équipes du matin se sont rassemblées vendredi 17 juin à 11 heures, histoire de faire une piqûre de rappel.
Lundi 20 juin, la direction, qui dit vouloir « ouvrir le dialogue » a reçu les syndicats sans rien proposer de sérieux. Alors, tout le monde reste méfiant. Les réseaux sociaux marchent à fond pour se tenir informés et être prêts à agir à nouveau.