Mensonge du pouvoir et matraquage médiatique22/06/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/06/p3-dessin_4.jpg.420x236_q85_box-0%2C521%2C2118%2C1713_crop_detail.jpg

Leur société

Mensonge du pouvoir et matraquage médiatique

La menace d’interdire de manifester le 23 juin contre la loi travail à Paris est venue couronner une campagne contre la CGT commencée depuis des semaines et relancée le soir du défilé du 14 juin.

Illustration - Mensonge du pouvoir et matraquage médiatique

Valls, Hollande lui-même, Le Foll, et le ministre de l’Intérieur Cazeneuve, tous se sont relayés pour accuser la CGT d’être responsable, sinon complice, des dégradations et des affrontements. Sarkozy, venu en renfort, a demandé que la responsabilité civile de la CGT soit engagée, c’est-à-dire qu’elle paye pour les dégradations, et, comme Fillon, il a demandé à ce moment-là l’interdiction des manifestations. Le gouvernement n’avait pas besoin de la droite pour lui souffler cette idée, il l’avait eue en premier.

« Il y a eu une attitude ambiguë du service d’ordre de la CGT qui n’assume plus ses responsabilités. (…) Je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris », a déclaré Valls, tandis que Cazeneuve évoquait des « hordes de manifestants ». Radios et chaînes de télévision se sont complaisamment mises au service du gouvernement, passant et repassant témoignages et images sur les « casseurs ». Le point d’orgue de ce tir nourri a été l’utilisation des dégradations sur la façade vitrée de l’hôpital Necker, « dévasté », selon Valls qui s’y est rendu le lendemain pour jouer les indignés devant micros et caméras. La légende du communiste le couteau entre les dents n’est pas ressortie, mais on n’en est pas loin.

Le communiqué de la préfecture de Police de Paris le soir de la manifestation est pourtant plus sobre et fait un inventaire loin d’être apocalyptique : « Le bilan des dégradations commises s’élève à environ treize commerces, trois agences bancaires, une agence postale sur le boulevard Montparnasse, des vitres et caméras de surveillance brisées sur le ministère de l’Outre-mer, des dégradations par tags sur les murs du conseil régional d’Île-de-France. L’hôpital Necker a également fait l’objet de dégradations, ainsi que de nombreux mobiliers urbains. »

Les 5,5 kilomètres du parcours, qui ont vu défiler 80 000 personnes pour reprendre les chiffres de la police, n’ont pas donné lieu au saccage que le gouvernement et la presse ont laissé croire. Par contre, toujours selon la police, 1 750 grenades lacrymogènes, soit en moyenne une tous les trois mètres, ont été tirées par les CRS ou les gendarmes qui étaient au contact direct et incessant des manifestants.

Le gouvernement voudrait faire taire les travailleurs qui contestent sa politique. Mais ni le chantage ni les intimidations ne calmeront la colère née dans le monde du travail contre la loi El Khomri.

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