Les mesures de flexibilité contenues dans un nouvel accord de compétitivité, encore en discussion entre la direction et les syndicats sont à l’origine de la protestation, mais il est évident que le contexte national joue aussi un rôle. Certains ouvriers voient que si la loi El Khomri passait, cela laisserait encore plus les mains libres à PSA pour imposer des reculs. Et une partie de ceux qui débrayent en ce moment à l’usine contre les attaques du patron ont participé aux différentes manifestations en ville depuis le 9 mars.

Le 14 juin donc, les défilés et les assemblées générales ont regroupé plusieurs centaines de travailleurs des différents secteurs de l’usine, de la Forge à l’Emboutissage en passant par la Mécanique, la Fonderie, le Montage, la Logistique, l’Outillage, le Ferrage et la Peinture. Dans l’équipe de nuit, le cortège particulièrement dynamique a défilé pendant quatre heures, jusqu’à 3 h 30 du matin, dans tous les ateliers !

Au-delà du rapport de force qui sera nécessaire à l’échelle de toutes les usines du groupe PSA pour faire remballer ses attaques à la direction, cette mobilisation à Mulhouse est positive pour la suite. De nombreux ouvriers qui débrayaient pour la première fois le 26 mai, malgré les nombreuses pressions des chefs, ont recommencé le 14 juin. Et le fait de se retrouver nombreux, de se poser les problèmes ensemble, d’avoir la parole dans les assemblées quand d’habitude les ouvriers ne sont là que pour produire, sont autant d’aspects à retenir.