En effet, les réfugiés fuyant les guerres du Moyen-Orient et d’Afrique continuent d’y affluer dans l’espoir de passer en Angleterre, malgré la multiplication des barrières en tous genres et des forces de répression. Le camp compte actuellement plus de 6 000 personnes, dont 700 enfants, parmi lesquels 544 non accompagnés : c’est plus qu’avant sa destruction partielle par les forces de police il y a trois mois. Il s’agissait pour les autorités de vider le bidonville, tout en affirmant vouloir donner d’autres perspectives aux réfugiés. Aujourd’hui, ils sont plus nombreux à y vivre, mais dans des conditions encore plus insalubres qu’avant, un grand nombre d’abris construits avec l’aide des bénévoles ayant été rasés.

Le convoi, composé de 250 véhicules et préparé depuis des mois, devait débarquer samedi 18 juin à Calais. À la dernière minute, il a été bloqué au port de ferries de Douvres par la police aux frontières ; seuls deux camions de vivres ont finalement été autorisés à effectuer la traversée. Les participants, qui ont été refoulés, ont décidé de poursuivre leur mobilisation pour dénoncer cette interdiction et affirmer la nécessité d’une politique d’accueil des gouvernements français et britannique.

La préfète a justifié cette mesure en invoquant des « risques de troubles à l’ordre public ». Elle prétexte « qu’elle n’a pas les moyens de gérer une telle distribution » actuellement, notamment à cause de la « très forte mobilisation des forces de sécurité pour la lutte antiterroriste et la protection autour du match de l’Euro 2016 ». Triste étalage d’inhumanité et d’hypocrisie !

L’ignominie qui condamne les réfugiés de Calais à une insalubrité et à un dénuement révoltants est le fait des gouvernements français et britannique. Ils sont complices d’une même politique de blocage des frontières. Seule la liberté de circulation et d’installation permettrait aux migrants de sortir de l’impasse tragique dans laquelle ils survivent.