Île de La Réunion : des partis aux basques du patronat30/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2461.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Île de La Réunion : des partis aux basques du patronat

Si à La Réunion les partis de droite et de gauche s’étrillent bien souvent, ils sont tous le doigt sur la couture du pantalon quand il s’agit de défendre les intérêts patronaux.

À droite, il y a Les Républicains ayant pour tête de liste Didier Robert, le président du Conseil régional. Il y a aussi le député maire de Saint-Leu, Thierry Robert, pour La Politique Autrement. Thierry Robert fut un temps centriste et toujours intéressé par ses propres affaires. « Marre de payer autant d’impôts » déclarait ce patron millionnaire en menaçant de quitter le pays.

L’actuel dirigeant du Conseil régional s’est distingué par sa propension à utiliser l’argent de la collectivité pour arroser le patronat : les patrons transporteurs, les grandes entreprises du BTP avec la nouvelle route du littoral... Élu avec l’engagement d’abandonner de grands chantiers comme le tram-train, il a voulu donner le change en promettant de développer le transport par cars. Quatre ans après on les attend toujours !

À gauche, les deux grands partis réformistes, le PS et le PCR, ont vu se développer des dissidences en leur sein, puis à leurs côtés. Dissidente au PCR, la députée Huguette Bello a quitté ce parti pour fonder le sien propre, Pour La Réunion (PLR). Elle reprochait au PCR de l’avoir écartée lors d’une élection législative. Elle était perçue comme militante féministe, apportant à l’occasion son soutien aux travailleurs en lutte et refusant de voter les lois antiouvrières du PS à l’Assemblée nationale. Mais depuis l’accord passé entre son parti et la fédération officielle du PS pour les régionales, elle a mis en sourdine ses critiques du gouvernement et s’en est même pris à l’homme de droite Didier Robert pour ne pas avoir suffisamment soutenu les patrons avec l’argent de la région !

Au PS s’est également développée une tendance appelée le Progrès. Sa politique ne se distingue en rien de celle menée par la fédération officielle. Tous votent comme un seul homme les mêmes lois demandées par Valls, Macron et Hollande. Pourtant, c’est à ces prétendus « dissidents » que s’est allié le Parti communiste réunionnais pour les régionales. L’alliance n’est pas contre-nature car avec leur slogan « l’union des Réunionnais », les dirigeants du PCR prônent depuis longtemps une politique qui, de fait, efface la ligne de démarcation entre les intérêts opposés des travailleurs et des exploiteurs. Cela suffit pour que ces partis puissent se retrouver sur un terrain qui leur est commun car ils refusent de s’en prendre au patronat responsable du chômage, de la vie chère et de l’exclusion sociale ; et ils refusent de préconiser des mesures contraignantes et encore moins de rétorsion contre les exploiteurs.

Les travailleurs n’ont donc rien à attendre de ces partis qui, aux travailleurs et aux chômeurs, ne savent que prêcher la résignation.

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