Contrôles à Pôle emploi : lutte contre les chômeurs, pas contre le chômage30/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2461.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrôles à Pôle emploi : lutte contre les chômeurs, pas contre le chômage

Pôle emploi va accentuer le contrôle des demandeurs d’emploi. Le gouvernement espère ainsi en radier le plus possible, et par la même occasion accréditer l’idée que les chômeurs ne veulent pas travailler.

200 postes vont pour cela être retirés du conseil aux demandeurs d’emploi et uniquement affectés à examiner les démarches qu’ils ont effectuées en vue de trouver un travail. Une première radiation de 15 jours pour « insuffisance de recherche d’emploi » pourra tomber, éventuellement suivie d’autres pouvant aller jusqu’à six mois.

Un contrôle et des sanctions existaient déjà, mais ils étaient confiés au conseiller qui suivait le demandeur d’emploi pour l’aider. L’instauration d’une brigade spécialisée dans le contrôle a permis davantage de radiations dans les trois régions où le dispositif est testé depuis juin 2013, Poitou-Charentes, Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d’Azur. À La Rochelle par exemple, sur 3 907 demandeurs d’emploi contrôlés au 30 septembre, 523 ont été radiés 15 jours, soit 13,4 %. Ce dispositif exerce aussi une pression sur un plus grand nombre de chômeurs, pour qu’ils acceptent n’importe quel emploi à l’issue d’une radiation de 15 jours ou même d’un simple avertissement avant radiation. Il va être étendu à tout le pays dans les mois qui viennent.

La direction de Pôle emploi et le gouvernement prétendent hypocritement qu’il s’agit de « redynamiser les chômeurs ». Si cela était le cas, ils ne priveraient pas les demandeurs d’emploi de 200 conseillers pour les guider, alors que l’accueil dans une agence de Pôle emploi est un véritable casse-tête par manque de personnel.

Quant à permettre à tous d’avoir un emploi, ce n’est pas les chômeurs qu’il faudrait contrôler pour y arriver mais les patrons, ceux que l’État arrose d’argent public et qui continuent à licencier.

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