Haïti : défiance et abstention massive30/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2461.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Haïti : défiance et abstention massive

Cet article est extrait du journal Le Pouvoir aux Travailleurs de nos camarades de l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires (OTR) d’Haïti n°219 du 12 septembre 2015.

Le faible taux de participation de la population, de 18 % sur l’ensemble du pays et seulement de 6 % dans le département de l’Ouest, qui représente à lui seul 40 % de l’électorat, traduit la grande défiance des masses pauvres à l’endroit de ces politiciens corrompus qui se livrent un duel à mort pour le pouvoir.

En effet, ce 9 août 2015, les rues de la capitale, Port-au-Prince, étaient clairsemées, elles rappelaient plus une journée de grève générale réussie qu’une journée électorale. La foule de partis politiques engagés dans la course électorale et leurs ribambelles de candidats à la députation et au Sénat n’ont pas draîné grand monde dans les urnes. Même les candidats de Fanmi Lavalas, dont les portraits sur les affiches électorales étaient flanqués de celui de Jean-­Bertrand Aristide, même la présence d’un populiste comme Steeven Benoit, et les coups de millions joints aux promesses fallacieuses du parti de Martelly n’ont pas rameuté de foule ce jour-là dans les rues.

Faisant face à leurs problèmes quotidiens : bas salaires, hausse vertigineuse du coût de la vie, insécurité, rentrée des classes, les masses pauvres ne se sont pas laissé berner par les discours démagogiques des politiciens qui, le temps d’une élection, leur promettent monts et merveilles et, une fois au pouvoir, se transforment en leur bourreau. Les travailleurs, les djobeurs, les chômeurs en ont assez !

Sur la zone industrielle, l’indifférence et le dégoût caractérisaient l’attitude des ouvriers. Il était difficile le lendemain des élections de trouver un ouvrier qui disait avoir fait le déplacement pour aller voter. Fièrement, ils montraient leurs pouces propres, c’est-à-dire non imbibés de l’encre indélébile utilisée dans les bureaux de vote.

L’abstention massive de la population restera le maître mot de ces élections, avec un taux de 82 % ! Pour le moment, c’est de cette façon que la grande majorité des travailleurs entendait signifier son rejet de cette meute de politiciens qui cherchent à s’emparer du pouvoir dans le seul but d’assouvir leurs ambitions personnelles et garder ainsi le statu quo.

Partager