EDF : la direction doit remballer son forfait jours30/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2461.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF : la direction doit remballer son forfait jours

Qu’est-ce que le forfait jours ? Il s’agit, pour les salariés à ce régime, de s’engager à travailler un certain nombre de jours supplémentaires dans l’année. Ce projet aurait fait perdre aux agents d’EDF entre 7 et 13 jours de RTT par an, selon le régime actuel de temps de travail des différents agents.

En réalité, derrière la notion de forfait jours, il y a l’idée qu’il n’y a plus d’horaires. On travaille une journée, peu importe le nombre d’heures, cela dépend des tâches à accomplir. Et la direction de préciser que les journées ne doivent pas dépasser 10 heures par jour (cela fait tout de même 50 heures par semaine) mais, exceptionnellement, peuvent faire jusqu’à 13 heures, sachant qu’aller au-delà est impossible puisqu’il faut respecter les 11 heures de repos entre deux journées travaillées inscrites dans le Code du travail.

D’ailleurs, le projet ne se cachait pas vraiment de l’idée de faire travailler plus les agents. Dans un premier temps il ne devait s’appliquer qu’aux cadres, mais la direction annonçait déjà qu’il concernerait à terme tous les agents.

Elle avait déjà essayé de discuter avec les syndicats de cette question en 2014, sans arriver à aboutir, puis elle l’a remise sur le tapis début 2015, et est arrivée à un projet d’accord en juin dernier. Après une consultation de leurs syndiqués et de l’ensemble du personnel, FO et la CGT ont annoncé qu’elles ne signeraient pas cet accord de régression sociale. La CFDT a été dans le même sens, ses syndiqués se prononçant également contre l’accord. Il ne restait plus que la CFE-CGC, qui n’est de toute façon pas représentative. La direction a donc dû renoncer à présenter ce projet d’accord au comité central d’entreprise du 24 septembre.

Ce recul est à mettre au compte des militants et du personnel qui se sont mobilisés, en expliquant en quoi le projet était néfaste. Des assemblées du personnel ont été organisées, des tracts ont expliqué longuement en quoi le forfait jours n’est pas « moderne », comme le prétend la direction, n’est pas une nécessité pour l’entreprise, qui a fait tout de même 3,7 milliards de bénéfices en 2014.

Il a fallu également montrer que la carotte prévue par la direction, c’est-à-dire l’augmentation de 4,6 % pour le personnel en place, ou une prime de 10 000 euros une fois pour toutes, était loin d’être suffisante pour accepter le forfait jours, d’autant que les nouveaux embauchés auraient été mis à ce régime sans augmentation de salaire.

Personne ne pense que la direction va définitivement renoncer à essayer de faire travailler plus, mais en attendant c’est raté pour ce coup-ci, et le personnel en est bien content.

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