Liberté de la presse ?14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Liberté de la presse ?

Nombre de politiciens de gauche et de droite sont devenus, en quelques jours, de fougueux défenseurs de la liberté d'expression, et en particulier de la liberté de la presse.

Mais, le 11 janvier, la présence d'un certain nombre de chefs d'État illustrait le peu d'importance accordée par Hollande à ces libertés. On trouvait là Viktor Orban, Premier ministre hongrois, surtout connu pour avoir créé un organisme de contrôle sur les médias ; le Premier ministre de Turquie, à laquelle Reporters sans frontières a décerné le titre de première prison du monde pour les journalistes ; le ministre des Affaires étrangères d'Égypte, dont les prisons enferment, outre trois journalistes d'al-Jazira, nombre d'opposants, sans compter ceux qui ont été exécutés... et on pourrait multiplier les exemples.

Quant aux politiciens dits démocrates, ils n'ont jamais hésité, par le passé, à bâillonner la presse quand les intérêts de la bourgeoisie étaient en jeu. En France, ce fut le cas à chaque fois que les dirigeants du pays se sont engagés dans des guerres. Au moment de la guerre de 1914-1918, la presse, contrainte ou consentante, était intégralement au service de la propagande guerrière. En 1939, avant même l'entrée en guerre, le PC fut interdit et sa presse avec. À propos de Sétif en 1945, de Madagascar en 1947, de l'Indochine en 1946-1953, la censure s'est exercée. Durant la guerre d'Algérie, des journaux ont été saisis, des articles caviardés, des livres et des films interdits, et parfois longtemps après.

Mais surtout aujourd'hui, ce sont principalement de grands groupes capitalistes qui contrôlent les journaux, les télévisions, les radios dont ils sont les propriétaires, ainsi que par le biais des revenus publicitaires. Et Charlie Hebdo, ne disposant pas de l'appui des gros capitaux, avait d'ailleurs bien du mal à survivre, avant que l'assassinat de ses journalistes n'amène soudainement nombre de politiciens à se proclamer ses défenseurs.

La liberté de la presse dans cette société, c'est d'abord le plus souvent la liberté des capitalistes de la contrôler.

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