L'armée française en Afrique : Et maintenant, la Libye ?14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'armée française en Afrique : Et maintenant, la Libye ?

Lundi 5 janvier, sur France Inter, Hollande a affirmé que « la France n'interviendra pas en Libye, parce que c'est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités ». C'est en même temps affirmer qu'une intervention en Libye serait, pour Hollande, dans la logique des choses. Après l'intervention militaire française au Mali puis en Centrafrique, le gouvernement accentue encore la présence militaire française au Sahel, une région qui depuis 2011 est devenue un terrain d'action privilégié des groupes djihadistes.

Pour favoriser la chute du dictateur Kadhafi, Sarkozy avait non seulement oeuvré aux bombardements français mais aussi aidé à la formation de milices islamistes qui, depuis, ont plongé le pays dans un chaos total. Aux armes fournies par la France se sont ajoutées celles prises dans les stocks de l'armée libyenne, contribuant à équiper non seulement les milices libyennes mais l'ensemble des groupes djihadistes de la région.

L'intervention militaire des puissances impérialistes, dont la France, a ainsi contribué à la déstabilisation de toute la région et a favorisé le développement de groupes terroristes. Par la suite, les interventions militaires françaises au Mali et en Centrafrique n'ont fait qu'accentuer les choses, aggravant encore le sort des populations prises entre ces différentes bandes armées, sans pouvoir les annihiler.

En août 2014, le gouvernement français avait annoncé la fin de l'opération Serval au Mali et son remplacement par une opération Barkhane devant couvrir une plus vaste étendue, de la Mauritanie au Tchad, en passant par le Niger, le Mali et le Burkina, montrant par-là que les djihadistes loin d'être vaincus continuaient à exister sur une zone encore plus vaste. En 2014 toujours, d'après l'hebdomadaire Jeune Afrique, « les soldats étrangers n'ont sans doute jamais été aussi nombreux en Afrique depuis les indépendances ». Et parmi eux, les soldats français sont les plus nombreux.

Les dictateurs africains alliés de l'impérialisme français tentent de relativiser cette présence militaire. Le Tchadien Idriss Déby, qui envoie ses soldats participer à toutes les interventions françaises, déclare même que « la présence militaire française ne doit pas durer ». Mais en novembre dernier, 200 soldats français ont réinvesti un fort datant de l'époque coloniale, près de la frontière entre la Libye et le Niger.

Les affirmations de Hollande, ses appels du pied à « la communauté internationale » visent à faire pression, à tenter d'obtenir des autres grandes puissances un soutien financier, militaire et politique, et éventuellement une résolution de l'ONU couvrant une intervention française. Les attentats qui viennent d'avoir lieu à Paris peuvent fournir un motif pour obtenir ce soutien en présentant les interventions de la France comme justifiées par la lutte de la « démocratie » contre le terrorisme.

Afin de maintenir leur domination et leur pillage du continent, les puissances impérialistes ont utilisé des mercenaires de tout poil, y compris des groupes « djihadistes ». Leurs guerres n'ont pas seulement semé le chaos et la misère mais entraîné des retours de bâton dont les attentats qui viennent de se produire à Paris ne sont qu'un exemple. La politique de l'impérialisme, en Afrique comme au Moyen-Orient, mène le monde dans une impasse sanglante.

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