Abattoirs AIM : 600 emplois menacés14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Abattoirs AIM : 600 emplois menacés

Les Abattoirs industriels de la Manche (AIM) ont été placés le 6 janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Coutances, comme l'avait demandé la direction de la société.

Venus en car de l'établissement d'Antrain en Ille-et-Vilaine, quelque 150 salariés ont rejoint ceux du siège de Sainte-Cécile, dans la Manche, qui compte 400 salariés. Au son de cornes de brume et en scandant « Gouhier, démission » (le nom du directeur des AIM), 500 manifestants se sont regroupés derrière une banderole proclamant « AIM veut vivre, les emplois, c'est possible » et « Ouvriers en colère, le combat commence ». Un groupe d'une dizaine de fonctionnaires des services vétérinaires, appelés à intervenir régulièrement dans les établissements du groupe, participait également à la manifestation, de même qu'une dizaine d'élus locaux, maires de petites communes, craignant pour les emplois.

AIM avait pourtant bénéficié du soutien des collectivités locales, qui avaient entre autres racheté les actifs immobiliers du groupe pour 8 millions d'euros. Les ouvriers, qui n'ont touché que 800 euros en décembre, au lieu de 3 000 habituellement, ont eux obtenu un chèque de 500 euros du conseil général de la Manche et... un prêt du même montant pour ceux d'Ille-et-Vilaine !

Ces élus d'Ille-et-Vilaine ont annoncé que deux repreneurs potentiels se sont manifestés pour le site d'Antrain et un pour celui de Sainte-Cécile. J.L. Tourenne, président du conseil général d'Ille-et-Vilaine, a déclaré que « tous les acteurs (...) sont prêts à contribuer financièrement si besoin, pour accompagner au mieux ce changement, par la modernisation du site, par exemple ».

Pourtant, il n'y a aucune garantie de maintien des emplois et ce, dans un contexte où tout espoir de retrouver du travail est bien mince. Mais les élus ont préféré soutenir « une bande de truands qui a coulé le bateau », pour reprendre l'expression d'un délégué syndical. Et ils comptent bien continuer à le faire avec l'éventuel repreneur.

Les travailleurs ne pourront compter que sur eux-mêmes pour se défendre.

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