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- Lutte ouvrière n°2424
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Dans les entreprises
Le quotidien à l'Exploitation
Les salaires en 2x8 aux quais, ou en 5x8 à l'Exploitation (avec trois week-ends travaillés sur cinq), varient de 1 250 à 1 650 euros, primes comprises.
À l'Exploitation, un atelier qui porte bien son nom, les tâches sont multiples : rondes de surveillance, analyses, nettoyage des grappins, conduite de ponts roulants et dépannages en dehors des horaires de présence de l'équipe de maintenance.
S'y ajoutent les tâches imprévues. Ainsi, le pont roulant soi-disant automatique qui sert à prendre les déchets dans des fosses pour charger le four ne fonctionne pas correctement. Il faut le manipuler, ce qui occupe quasiment un rondier-pontier à plein temps. Et, cerise sur le gâteau, en fin d'équipe, il faut évacuer à la pelle et au balai, dans des odeurs pestilentielles, 500 à 800 kilos d'ordures ménagères ou de gravats tombés dans l'opération. Quatre travailleurs par équipe sont prévus, mais il n'y a personne pour remplacer les absents. Le plus souvent, ils ne sont donc que trois et n'ont pas le temps de prendre les pauses.
Manutention de produits chimiques, nettoyage et travaux de maintenance dans une atmosphère viciée, sans masque adapté, nettoyage à la pelle et à la pioche de résidus incandescents aux alentours de 500° C, sans protection adaptée, constituent le quotidien. La vitre de protection d'une salle de commande d'un pont a été cassée par la pince de ce pont, qui pèse 6 tonnes. Comme, pour changer la vitre, il faudrait arrêter l'installation, elle tourne avec une protection de fortune. Plusieurs incendies ont eu lieu. Des déchets stockés dans un hangar non prévu à cet effet ont pris feu et, en voulant intervenir, un ouvrier s'est blessé, à cause d'un tuyau d'arrosage non adapté qui a éclaté. Une autre fois, une explosion a eu lieu dans une trémie : une boule incandescente a explosé mais, alors que des salariés travaillent régulièrement à cet endroit, le système incendie n'a pas détecté le feu...