Un terrain propice pour le FN14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un terrain propice pour le FN

Durant les jours qui ont précédé la manifestation du 11 janvier, les dirigeants des partis de gauche et de droite ont longuement discuté pour savoir s'il fallait ou pas inclure le FN dans leur union nationale.

Que Marine Le Pen figure ou pas sur une photo où se retrouvaient nombre de personnages guère plus reluisants, cela n'aurait pas changé grand-chose au caractère de la manifestation. D'un côté, Hollande a choisi de se trouver bras dessus bras dessous avec Bongo et Netanyahou. De l'autre, Sarkozy, Juppé, Fillon n'auraient pas vu d'un mauvais oeil que Marine Le Pen soit de la cérémonie. Mais, au-delà des aspects politiciens de cette querelle, on peut constater que ce beau monde s'inscrit dans un même périmètre, et que bien peu de choses les séparent.

Marine Le Pen, de son côté, s'est plainte de n'avoir pas reçu de carton d'invitation. Mais elle n'a pas eu besoin de piétiner entre République et Nation pour se faire voir et entendre et pas seulement des téléspectateurs et auditeurs des médias.

Ainsi, les leaders de la droite affirmaient la nécessité de pousser l'unité nationale jusqu'au bout en invitant le Front national. « Pourquoi commencer à exclure lorsqu'on parle d'unité ? » questionnait Juppé., Comment s'étonner que l'UMP chasse sur le terrain du FN ?

Ceux du PS, eux, étaient partagés entre ceux qui étaient prêts à accepter Le Pen et ceux qui s'y opposaient. Mais ils se retrouvaient derrière une même bannière et derrière la Marseillaise, du côté de ceux qui combattaient les Communards de 1871.

Le PCF, par la voix de son secrétaire national Pierre Laurent, s'est au fond situé sur le même terrain, appelant à « l'union la plus importante possible de la nation et de toutes les forces républicaines de ce pays », ajoutant que « l'unité et le rassemblement doivent primer en ces heures sur tout le reste ». Avec quelques nuances, Jean-Luc Mélenchon s'est joint au même choeur, préconisant une « réplique républicaine » à l'attentat et une « fraternité tout aussi républicaine » .

Au-delà de ceux qui, comme Hollande, pensent avoir bien joué, et avoir tiré bénéfice d'une opération de communication bien construite, Marine Le Pen espère être une des principales gagnantes de ces événements.

À moins que les travailleurs ne se mobilisent sur leur propre terrain, un terrain de classe tout autre que celui choisi pour cette manifestation dite d'union nationale.

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