Des fauteurs de guerre travestis en défenseurs des libertés14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des fauteurs de guerre travestis en défenseurs des libertés

L'ampleur des manifestations du dimanche 11 janvier a mesuré l'émotion provoquée par les assassinats. Mais dans le cadre de leur vaste opération d'unité nationale, Hollande et Valls ont cherché à ce que l'on serre les rangs derrière eux et aussi derrière leur politique guerrière menée au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais justement, leurs interventions militaires passées et présentes, ainsi que celles de certains chefs d'État qui se sont affichés en tête de cortège, contribuent à semer la misère et la mort dans de nombreux pays et à nourrir le terrorisme.

Le dirigeant israélien Netanyahou, fauteur de guerre à Gaza, s'est ainsi présenté en apôtre de la paix. Mais, d'Angela Merkel à Matteo Renzi, de nombreux chefs d'État ont voulu participer à cette manifestation, afin de profiter eux aussi de cette émotion pour se présenter comme des défenseurs des libertés. L'ultranationaliste hongrois Viktor Orban était de la partie, lui qui mène une politique raciste et violente contre les Roms en Hongrie. Et puis, il y avait aux côtés de Hollande une brochette de dictateurs africains. Le gabonais Ali Bongo était là, lui dont la dictature a toujours été soutenue par la France, comme celle de son père, afin de protéger les intérêts de Total. Les chefs d'État du Niger, du Mali, le Premier ministre du Tchad, sont venus eux aussi défiler au nom d'une liberté d'expression qu'ils bafouent dans leur pays.

Ce rassemblement de chefs d'État, venus sans vergogne se présenter en défenseurs des droits et de la paix qu'ils piétinent, était au fond bien à l'image de la politique de Hollande. Sous le vernis de la défense de la démocratie, les armées des pays impérialistes, dont la France fait partie, mènent de sales guerres coloniales, et ces dirigeants sont les premiers responsables de la montée de la barbarie, dans une planète de plus en plus à feu et à sang.

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