Arc International : Non au chantage à l'emploi14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arc International : Non au chantage à l'emploi

On connaît maintenant les conditions du fonds d'investissement PHP, acceptées par les anciens actionnaires et le gouvernement, pour le prétendu sauvetage de plus de 5 000 emplois à Arc International.

Les syndicats sont donc sommés d'accepter un plan de 556 suppressions d'emplois, dont 113 ouvriers sur les 3 300 que compte l'usine. À cela s'ajoute la généralisation de la flexibilité des horaires pour les travailleurs restants et l'abandon de la demande de classement amiante de l'entreprise, ce qui concerne plus de 1 800 travailleurs qui espéraient partir en départ anticipé. Parmi les autres conditions, il y aurait l'acceptation d'une remise de 50 % de la dette auprès des banques, ainsi qu'un rééchelonnement par l'État de la dette fiscale de l'entreprise. À ces conditions, PHP consentirait à investir 58 millions d'euros, en échange de 75 % des actions. Bref, une affaire bien profitable.

De plus, il faudrait que la négociation de ce plan de sauvetage se fasse dans l'urgence, avec une signature début février, car il y aurait la menace d'un redressement judiciaire, pas moins ! Cela se traduit dans la bouche des dirigeants actuels par : « Ou les syndicats acceptent ou on ferme la boîte. »

Du côté des syndicats qui, depuis le 6 janvier, sont pour l'essentiel de leur temps occupés par la direction à négocier ce plan, les réactions sont diverses. Pour la CGT, premier syndicat chez les ouvriers, il ne faut pas risquer la fermeture de l'entreprise... sous-entendu : on n'a pas d'autre choix que de signer. Mais cette position n'est pas celle de bien des militants du syndicat et de bien des travailleurs.

L'UNSA, ex-syndicat autonome proche de la direction, premier syndicat sur l'usine lors des dernières élections professionnelles, a fait savoir publiquement qu'il allait refuser la signature, notamment parce que, depuis des années, il s'est lancé dans une procédure visant au classement amiante de l'entreprise. Il envisage d'organiser une manifestation à Paris le samedi 17 janvier, appel soutenu par la CFTC et par SUD, qui est contre la signature.

Dans les ateliers et les services, il y a beaucoup d'attentisme, mais bien des travailleurs n'ont pas envie de laisser faire sans réagir, ce qu'exprime le tract Lutte Ouvrière qui paraît sur l'entreprise depuis des années : « Nous ne devons pas céder au chantage de ceux qui veulent nous mettre à genoux. Nous sommes plus de 5 000 dans l'usine. Si nous le décidons, nous avons le nombre, la force, les moyens de faire entendre nos exigences [...] Aucun emploi ne doit être supprimé, les camarades qui ont subi l'amiante doivent pouvoir partir plus tôt s'ils le souhaitent et, pour ceux qui restent, pas question d'être encore plus flexibles et de subir des dégradations dans les conditions de travail. »

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