Arabie saoudite : 1 000 coups de fouet pour avoir critiqué le régime !14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Arabie saoudite : 1 000 coups de fouet pour avoir critiqué le régime !

Vendredi 9 janvier, en Arabie saoudite, un blogueur de 30 ans, Raef Badaoui, a reçu 50 coups de fouet en place publique. Il ne s'agit que d'une partie de la peine qu'il doit subir, puisque ce militant a été condamné à recevoir 1 000 coups de fouet au total, à raison de 50 par semaine pendant vingt semaines. Outre cette sentence barbare d'un autre âge, il a été condamné à dix ans de prison et à payer une amende d'un million de riyals, soit près de 200 000 euros.

Raef Badaoui animait un site Internet, le Réseau libéral saoudien, dans lequel il critiquait le manque de liberté d'expression dans le pays et le poids de la religion dans la vie publique. Arrêté en juin 2012 pour insulte à l'islam, il lui était notamment reproché d'avoir « ridiculisé la Commission de la promotion des vertus et de la prévention des vices », la police religieuse du régime.

Dirigée d'une main de fer par la même famille depuis plus de quatre-vingts ans, la monarchie saoudienne impose à toute la société une législation reposant sur un islam particulièrement rigoriste, qui en fait l'un des États les plus réactionnaires de la planète. Il ne reconnaît aucun droit aux femmes, ni le droit de vote, ni même le simple droit de conduire une voiture. L'apostasie, le fait d'abandonner la religion musulmane, est punie de la peine de mort. Le régime ne tolère aucune opposition et les organisations des droits de l'homme estiment à 30 000 le nombre des prisonniers politiques.

Le gouvernement américain, qui prétend lutter contre la barbarie islamiste, se garde bien de critiquer un régime qui est un de ses principaux alliés au Moyen-Orient. Après la flagellation de cet opposant, il s'est contenté de protestations très modérées et sans conséquence. Il en a été de même des dirigeants de l'Union européenne. Cela montre la foi qu'ils accordent eux-mêmes aux déclarations qu'ils font ces jours-ci, après l'attentat contre Charlie Hebdo, sur la nécessité de défendre la liberté d'expression.

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