Vocations djihadistes dans une société sans avenir14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vocations djihadistes dans une société sans avenir

En France, environ 1 200 jeunes d'une vingtaine d'années seraient partis ou aspireraient à partir faire le « djihad » en Syrie ou en Irak, chiffre en très forte augmentation.

Il est dramatique que des organisations terroristes islamistes, des organisations d'extrême droite religieuses qui visent à instaurer leur dictature sanguinaire sur les populations, et en particulier sur les pauvres, arrivent à recruter des jeunes par centaines.

Mais ce phénomène est le produit de la pourriture de la société. La majorité de ces jeunes « radicalisés » est issue des milieux populaires, des cités de banlieue ou de petites villes de province. Pour eux, la perspective est le chômage, l'absence d'avenir.

Certes, tous les jeunes ne choisissent pas de suivre cette voie. Mais autour d'eux le terrain est préparé par la montée des idées réactionnaires, sur fond de désert culturel et d'échec scolaire. C'est cette société gangrénée par l'argent, le système éducatif sans moyens dans les quartiers populaires, qui produisent cette jeunesse déboussolée au point d'être attirée par des idées qui peuvent, bien à tort, apparaître comme anti-système.

Mais ce qui pèse surtout c'est la quasi-disparition d'un mouvement ouvrier digne de ce nom, rendant possible la progression des idées réactionnaires dans une partie de la jeunesse. C'est bien parce que personne ne leur a appris qu'ils sont avant tout des prolétaires, que les jeunes s'identifient à telle ou telle origine, se disent de telle ou telle religion, voire de telle ou telle cité. La disparition dans les quartiers d'organisations construites sur une base de classe aboutit à ce repli sur les soi-disant communautés, un terme fourre-tout qui n'a pour logique que de diviser. Le poison de la religion, quel qu'en soit le degré de radicalisme et la chapelle, y pénètre d'autant plus qu'il n'est combattu par personne, et au contraire favorisé par l'État. Les préjugés réactionnaires, en progrès dans toute la société, prennent alors la forme la plus stupide et la plus radicale possible. Et, sur le terrain abandonné par le mouvement ouvrier, préparé par la société bourgeoise qui vide les cervelles, ensemencé par les religieux qui les remplissent avec des sornettes, les organisations intégristes recrutent.

Il est urgent que renaisse un mouvement ouvrier capable de donner une culture, un drapeau et un avenir à la jeunesse travailleuse. Car c'est seulement sur cette base-là que pourra être désamorcée et combattue la vague réactionnaire actuelle.

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