Filtrauto, Argentan : Aucune raison de filtrer la colère14/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2424.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Filtrauto, Argentan : Aucune raison de filtrer la colère

L'usine Filtrauto d'Argentan dans l'Orne, qui produisait des pièces en plastique pour les filtres, a définitivement fermé ses portes le 31 décembre dernier. Sur les cinquante-deux travailleurs restant à l'effectif, trente-six ont été licenciés et seize ont été mutés à Vire, une ville du Calvados distante de 75 kilomètres, que l'on rejoint en une heure et quart par une mauvaise route.

Parmi les travailleurs, c'est l'écoeurement et la colère qui dominent. Car Filtrauto n'est pas une entreprise en difficulté. Ces licenciements sont la conséquence de restructurations et de regroupements de production à l'échelle du groupe. La production d'Argentan est réaffectée à Vire, avec licenciements à la clé, comme a été déplacée en Slovénie celle de l'usine de Saint-Père-en-Retz en Loire-Atlantique, où 93 travailleurs ont été licenciés.

Car Filtrauto n'a rien d'une PME. C'est l'une des trente-six filiales du groupe Sogefi, équipementier automobile en pièces et composants pour moteurs, qui emploie 6 700 salariés dans le monde. Et Sogefi est lui-même contrôlé par une société holding qui intervient également dans l'énergie, la presse et la santé.

C'est dire que les travailleurs de Filtrauto, et ceux de tout le groupe, sont en droit de contester collectivement tout licenciement et exiger l'ouverture de la comptabilité de cette pyramide de sociétés où se cachent les profits accumulés par une poignée d'actionnaires parasites.

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