SNCF : Mobilisation contre les sanctions antigrévistes24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Mobilisation contre les sanctions antigrévistes

Suite à la grève de juin dernier contre la « réforme ferroviaire », la direction SNCF multiplie les procédures disciplinaires et menaces de sanction, pouvant aller jusqu'à révocation, de nombreux grévistes et militants syndicaux.

Sur la région de Lyon, la direction a engagé des mesures disciplinaires contre dix militants syndicaux. Les faits reprochés sont insignifiants : envahissement d'une réunion de délégués du personnel, blocage d'un TGV (30 min) et altercation avec un chef. Mais la direction a prononcé des sanctions de trois à huit jours de mise à pied ferme et passage en conseil de discipline, « dernier avertissement avant révocation. » De plus, tentant d'imposer, là comme ailleurs, la suppression des contrôleurs à bord des trains, elle vient de déclencher une procédure disciplinaire contre neuf agents de conduite qui refusent de prendre leur train sans contrôleur.

À Toulouse, la SNCF tente d'intimider les grévistes de juin en poursuivant, y compris sur le plan pénal, 19 d'entre eux, essentiellement des élus et des militants syndicaux. Pour cela, elle s'appuie sur des témoignages approximatifs de cadres, faisant feu de tout bois. Ainsi trois des poursuivis étaient absents de Toulouse au moment des faits ! Depuis la mi-août, chaque convocation donne lieu à des débrayages et des rassemblements de solidarité.

La région Auvergne-Nivernais, elle, connaît le record des poursuites pour fait de grève : 180 procédures disciplinaires sont menées, tambour battant.

À Paris-Nord, six militants syndicaux sont aussi menacés de sanctions allant jusqu'à la révocation. Depuis le 6 juillet, les conducteurs de la ligne Paris-Beauvais s'opposent à l'expérimentation de la conduite à agent seul. Il s'agit de la ligne qui a eu longtemps le privilège d'être « la plus dangereuse de France » en raison du nombre d'agressions de voyageurs et de cheminots. L'agression qui avait failli coûter la vie à un cheminot en 2009 avait obligé la SNCF à doter cette ligne de moyens supplémentaires. Depuis, la situation s'est améliorée et voilà que, pour supprimer 72 postes, la SNCF et la région Picardie ont décidé de supprimer la présence systématique des contrôleurs à bord des trains.

Les conducteurs, avec le soutien de l'inspection du travail, des associations d'usagers, ont exercé leur droit de retrait pour ne pas mettre en danger leur sécurité et celle des voyageurs. La direction a mobilisé des huissiers et des cadres traction de toute la France pour venir provoquer les conducteurs et les remplacer au mépris de la sécurité. C'est pour avoir traité certains d'entre eux de « mercenaires » ou de « miliciens » que deux responsables CGT sont menacés de « radiation des cadres », c'est-à-dire de licenciement ! Mardi 23 septembre, jour de leur entretien, un rassemblement de protestation regroupait 300 cheminots. La grève était suivie à 90 % chez les conducteurs de Mitry et Creil et à 70 % chez ceux de Paris-Nord.

Il s'agit d'une offensive, décidée au niveau national, visant clairement les grévistes et parmi eux les militants organisateurs de la grève de juin ou de mouvements plus récents. La direction sait que les grévistes ne sont pas abattus, même s'ils n'ont pas obtenu victoire contre la réforme ferroviaire : les récents mouvements contre les suppressions de postes le montrent. Jusqu'à présent, elle a réussi surtout à indigner les cheminots, y compris des non-grévistes de juin, qui ont participé aux rassemblements et débrayages de solidarité.

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