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Nouveau Lycée du Bourget (Seine-Saint-Denis) : L'illusion du neuf
Le Nouveau Lycée du Bourget a ouvert ses portes aux élèves le 2 septembre. Le bâtiment est magnifique mais la blancheur des peintures, la belle canopée (un toit-terrasse où poussent bruyère et plantes exotiques) et les éoliennes ne suffisent pas à en faire un lycée fonctionnel. Bien au contraire, les conditions de travail pour les élèves et le personnel y sont insupportables.
Censé au départ accueillir cinq classes de seconde de 30 élèves chacune, le lycée reçoit finalement sept classes de 35 élèves. Les nouveaux lycéens sont donc entassés dans des salles pouvant à peine les contenir, à quoi s'ajoute un manque de tables et de chaises. Pendant toute la première semaine, les changements de salle ont été sportifs : professeurs et agents transportaient les tables de salle en salle et en plus de leurs propres affaires, les élèves portaient leurs chaises.
À la rentrée, il n'existait qu'une seule clé pour tout le monde ; du coup, il faut être très fort à la course à pied pour ouvrir et fermer les salles de cours... et être à l'heure pour commencer le cours suivant. Pendant une semaine, il n'y avait pas de photocopieur : les secrétaires, les professeurs et la proviseure allaient au taxiphone d'en face faire les photocopies ; pas non plus de serpillière, ni d'éponge pour le nettoyage, pas un seul outil pour la maintenance, si bien que les ouvriers apportaient leur propre tournevis pour travailler.
Les classes sont équipées d'ordinateurs mais aucun vidéoprojecteur ou haut-parleur n'y est branché. Cela n'a pas empêché la rectrice de l'académie de Créteil, lors de l'inauguration, de parler sans rire du « lycée du numérique ».
Du côté du personnel, cela ne va pas mieux : pour les 305 élèves, deux surveillants courent du matin au soir pour tenter de régler dans l'urgence tous les problèmes. On attend toujours l'infirmière scolaire et il manque un professeur de mathématiques.
Ce nouvel établissement était censé régler les problèmes de surnombre dans les lycées de Seine-Saint-Denis. Visiblement, c'est mal parti, avec encore moins de moyens que dans les lycées voisins, et la désorganisation en plus. Trois semaines après la rentrée, tout le monde en a déjà assez.