La Poste, Paris 20 : De sales méthodes pour une sale politique24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste, Paris 20 : De sales méthodes pour une sale politique

Depuis des années, La Poste mène une politique de suppressions d'emplois systématique. Les gains de productivité se sont traduits par une hausse de 31 % des bénéfices. De quoi rendre l'entreprise appétissante pour les actionnaires, d'autant que l'État verse sa contribution. Le groupe a en effet empoché 297 millions d'euros au titre du CICE, sans doute pour le récompenser de faire disparaître des milliers d'emplois...

Le centre de distribution du courrier de Paris 20 regroupe quelque 400 travailleurs sur les 11ème et 20e arrondissements de Paris. En novembre dernier, 17 emplois avaient été supprimés sur le 20e et seule la mobilisation des postiers avait permis d'obtenir l'embauche d'un certain nombre de travailleurs en contrats précaires, dont la direction aurait souhaité se débarrasser à cette occasion.

Aujourd'hui, c'est sur le 11e que sont annoncées 19 suppressions d'emplois. 23 tournées devraient disparaître, le travail étant réparti sur les tournées restantes. Avec la surcharge de travail, les problèmes de santé se multiplient. Comme les malades ne sont pas remplacés, le sous-effectif pèse plus lourd, et avec lui les pressions de la direction pour sortir le courrier quand même, y compris pour faire partir en tournée des travailleurs dont l'état de santé ne le permet pas.

En multipliant les régimes de travail différents, en créant une situation de sous-effectif permanent et en bouleversant les tournées et les quartiers sur lesquels les postiers travaillent normalement, la direction crée les tensions entre travailleurs, qu'elle prétend ensuite traiter par des « groupes d'échanges ». Elle fait mine de se préoccuper des conditions de travail, sans bien sûr que le manque d'effectifs soit mentionné nulle part. Si le travail est difficile, ce serait la faute de certains agents tirant au flanc, arrivant en retard le matin, de telle ou telle catégorie qui ne voudrait pas se mettre à la place des autres, etc. Quant aux suggestions, présentées comme émanant des postiers eux-mêmes, elles consistent par exemple à proposer que les agents en retard le matin viennent travailler sur leurs repos pour rattraper les heures ! Mais pas besoin des « groupes de parole » patronaux pour savoir que tous vivent la même vie, avec les mêmes salaires qui ne suffisent pas à boucler les fins de mois !

Dans le même temps, la direction s'en prend à ceux qui la contestent. Quand les militants de la CGT élus au CHS-CT du plateau 20 ont mené une enquête sur les conditions de travail et leurs conséquences sur la santé, le directeur a déclaré qu'une telle enquête le faisait « rigoler ». Il les a ensuite accusés d'avoir rempli les questionnaires eux-mêmes, avant d'attaquer le CHS-CT en justice pour s'opposer à une demande d'expertise. Tout récemment, quatre militants CGT ont reçu des « demandes d'explication » pour avoir pris la parole sans faire de demande écrite... comme ils l'ont toujours fait auparavant !

La direction voudrait diviser les travailleurs pour mieux régner. Alors, tant mieux si certains lui mettent des bâtons dans les roues et ne laissent pas passer les mauvais coups sans réagir.

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