Toulouse : Accompagnement des jeunes majeurs La mobilisation a payé24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Toulouse : Accompagnement des jeunes majeurs La mobilisation a payé

Les travailleurs sociaux des maisons d'enfants à caractère social, qui suivent les jeunes majeurs isolés, continuent de se battre pour maintenir leur prise en charge à partir de 19 ans, remise en cause par le conseil général de la Haute-Garonne.

En effet, de façon brutale, cet été, le département a signifié par téléphone l'interruption ou le non-renouvellement des contrats d'aide d'une cinquantaine de jeunes, tous migrants et parfois sans papiers. Invoquant tour à tour les contraintes budgétaires, les flux migratoires et la responsabilité de l'État, le président socialiste du conseil général fait appliquer bien sûr une mesure d'austérité dont les plus vulnérables font les frais. Il n'est pas question pour ces « responsables » de prendre sur les sommes dépensées par le département pour financer une nouvelle voie d'accès au siège d'Airbus ou pour la ligne à grande vitesse concédée au privé. En bons gestionnaires, ils savent aussi bien que le gouvernement opérer les coupes dans les services utiles à la population pour « boucler » leur budget.

Après quinze jours de mobilisation, les responsables ont fini par concéder un hébergement à l'hôtel avec une allocation mensuelle de 610 euros. Mais cela reste inacceptable : sans accompagnement par les éducateurs, les jeunes seraient livrés à eux-mêmes et, pour ceux qui n'ont pas de papiers, à la merci de la police. Cela n'a fait que renforcer la détermination des travailleurs sociaux, qui maintiennent la pression et sont visibles jour et nuit sur leur campement devant les portes du conseil général. Quant aux jeunes, ils sont toujours accueillis dans les foyers et ont pu faire leur rentrée.

Alors que la presse commence à parler de cette lutte, que le personnel travaillant au conseil général la suit avec sympathie, jeudi 11 septembre, à 14 heures, son président a ordonné l'évacuation immédiate de tout le personnel du siège, au prétexte que « des éléments extérieurs au CG perturbent le bon fonctionnement du siège de notre institution ». Renvoyant chez eux les salariés et les usagers, alors qu'il n'y a eu aucun incident, le coup de force présidentiel a choqué la plupart d'entre eux. Ce « lockout » a surtout montré le mépris des dirigeants du conseil général.

Le campement se poursuivant, la direction s'est résolue à recevoir une délégation de travailleurs sociaux le mardi 23 septembre, à l'occasion d'une instance paritaire prévue depuis le mois de juin. 500 personnes rassemblées devant le conseil général ont attendu la délégation des travailleurs sociaux. Et c'est une victoire totale qu'elle est venue annoncer deux heures plus tard : retrait de la fin de prise en charge à 19 ans, retour à un accompagnement jusqu'à 21 ans pour tous les jeunes majeurs isolés. Et le conseil général s'est engagé à reconduire jusqu'à la fin de leur projet les contrats interrompus cet été pour la cinquantaine de jeunes. La lutte a payé.

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