Air France : La grève des pilotes... vers un recul de la direction et du gouvernement ?24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : La grève des pilotes... vers un recul de la direction et du gouvernement ?

Le cafouillage entre le ministre des Transports Vidalie et la direction d'Air France, le premier annonçant que le projet Transavia-Europe serait retiré, la seconde précisant qu'il serait simplement différé, n'est peut-être qu'une manoeuvre. Mais il montre que cette grève massive, et d'une durée qu'on n'avait pas connue depuis des années, embarrasse sérieusement non seulement les dirigeants d'Air France, mais le gouvernement. Et c'est encourageant, non seulement pour les pilotes, non seulement pour les salariés de la compagnie, mais aussi pour le monde ouvrier dans son ensemble. Les grévistes tiennent le bon bout.

Quant au reste du personnel, par exemple dans les ateliers de la DGI (Direction Générale Industrielle) à Roissy, un certain nombre de travailleurs pensent que ce serait le moment de s'y mettre. Car ils ne sont pas épargnés par les mesures d'économies imposées par la direction d'Air France.

Certes, il existe un sentiment antipilote relayé entre autres par les responsables de FO et de la CFDT. C'est une manière pour eux de peser contre toutes les tentatives de se joindre au mouvement des pilotes et imposer à la direction qu'elle annule ses plans.

Ces plans se sont traduits par des suppressions d'emplois, par de lourdes détériorations des conditions de travail. Les responsables de ces syndicats ont signé tous les accords proposés par la direction, des signatures qui coûtent cher en salaires et en effectifs avec 8 000 postes en moins en trois ans sur le groupe. À Air France, les travailleurs subissent ces plans environ tous les cinq ans, avec à la clé une diminution du pouvoir d'achat et des effectifs, le développement de la sous-traitance ou la délocalisation de certains travaux.

Les arguments de ces curieux syndicalistes sont que les pilotes doivent eux aussi faire des efforts et que le personnel au sol ne doit pas être le seul à en faire... En critiquant de la sorte le corporatisme des pilotes, ils en font eux-mêmes, et de la pire façon, en sabotant un mouvement réel plutôt que de le renforcer.

La CGT, elle, se montre solidaire du mouvement en se démarquant du corporatisme des pilotes mais n'appelle pas au « tous ensemble », pourtant scandé dans tous les cortèges CGT. Une déclaration intersyndicale signée par l'ensemble des syndicats des pilotes et par trois syndicats du personnel au sol, la CGT, SUD aérien et l'UNSA, demande le retrait pur et simple du plan Transavia-Europe.

Les pilotes montrent la voie à suivre, et peuvent imposer à la direction et au gouvernement, pour la première fois depuis longtemps, un recul dans leur offensive antiouvrière.

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