Climat : la conférence des irresponsables :24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Climat : la conférence des irresponsables :

Une conférence sur le climat a débuté le 23 septembre à New York. Elle regroupe 125 chefs d'États, qui rivalisent d'autant plus au niveau des discours qu'ils ne veulent absolument rien faire qui aille contre les intérêts des capitalistes. Ce sont pourtant ces capitalistes qui orientent l'activité économique mondiale et ne voient pas plus loin que leurs profits les plus immédiats, au détriment des conditions de vie des habitants de la planète.

Le dimanche 21 septembre à New York plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté leur inquiétude sur l'avenir du climat. Toutefois, les participants à cette manifestation véhiculaient des illusions puisque la banderole principale implorait : « Messieurs les chefs d'États : agissez ! » Ce qui a permis à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, de s'y pavaner comme d'ailleurs Laurent Fabius et Ségolène Royal.

François Hollande, qui prépare le sommet suivant qui aura lieu à Paris en décembre 2015, se montre aussi à New York pour discourir sur le climat des deux côtés de l'Atlantique. Pas de quoi s'inquiéter pour les intérêts des actionnaires des grandes entreprises comme GDF Suez, Veolia et EDF, dont les PDG font partie de la délégation française.

La grand-messe de New York est aussi l'occasion pour les héritiers de la fortune de Rockefeller, bâtie il y a plus d'un siècle sur le pétrole, de se donner le beau rôle en proclamant qu'ils vont à présent diversifier leurs investissements vers d'autres types d'énergie.

Le précédent sommet mondial sur le climat, à Copenhague en 2009, n'avait débouché sur aucune mesure de nature à contraindre les dirigeants de l'économie à se comporter de façon responsable. Les quelques mesures présentées comme des avancées il y a cinq ans n'ont pas été suivies d'effets, comme ce « Fonds vert pour le climat » qui devait mobiliser 100 milliards de dollars et qui est encore presque totalement vide.

Il n'est donc pas étonnant que les scientifiques ne constatent aucun ralentissement du réchauffement planétaire et tirent à nouveau le signal d'alarme, comme ils le font depuis une vingtaine d'années.

Il existe pourtant bien des avancées technologiques prometteuses, des expérimentations à l'échelle d'un bâtiment, ou parfois d'un quartier, qui montrent que l'humanité pourrait se développer sans émettre trop de gaz carbonique et compromettre l'avenir. Mais en régime capitaliste, l'économie est dominée par de grands groupes industriels et financiers qui n'ont comme objectif que de maximiser leurs profits quelles qu'en soient les conséquences pour la santé de leurs salariés et pour l'environnement.

Quand bien même cette petite minorité bourgeoise prendrait conscience des dégâts que sa soif de profit provoque sur le climat, elle est de toute façon incapable de maîtriser sa propre économie et de l'organiser de façon rationnelle. Il est d'ailleurs significatif de constater que la seule période récente où les rejets de gaz carbonique ont un peu diminué est la période suivant la crise financière de 2007-2008, qui a provoqué une chute de la production mondiale et une hausse dramatique du chômage.

Le sommet de New York n'aura probablement pas plus d'effets que ses prédécesseurs à Rio, Kyoto ou Copenhague. Les dirigeants politiques qui s'y rassemblent sont les défenseurs d'un système basé sur la liberté des capitalistes d'agir à leur guise. En France, Hollande et Valls se vantent d'ailleurs de faire tout leur possible pour libérer les entreprises des contraintes de toutes sortes. Il ne leur reste alors qu'à utiliser ces réunions internationales pour dédouaner la bourgeoisie de ses responsabilités et faire des leçons de morale à la population.

Il est significatif qu'à cette occasion on voie resurgir une campagne qui revient à accuser la population chinoise d'être le principal pollueur de la planète. On assène ainsi des inepties nationalistes, à relents colonialistes et racistes, sous couvert de statistiques qui démontreraient qu'« un Chinois émet plus de gaz carbonique qu'un Européen ». Comme si un ouvrier, un paysan ou un chômeur - chinois ou européen - avait un quelconque pouvoir de décision sur le mode de fonctionnement de l'économie.

La maîtrise par l'humanité de la pollution et de ses effets sur le climat impliquerait d'abord sa maîtrise de la vie économique. Cela voudra dire l'arracher des mains de la bourgeoisie égoïste, et la réorganiser rationnellement à l'échelle mondiale pour que la collectivité humaine n'en soit plus victime.

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