HLM : Des loyers de moins en moins modérés24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

HLM : Des loyers de moins en moins modérés

Les HLM, censées constituer, comme leur nom l'indique, des « habitations à loyer modéré », échappent de moins en moins à la flambée de l'immobilier. Les rapports d'enquête d'une Mission interministérielle, rendus publics par une association de consommateurs, la CLCV, le confirment.

En principe, les loyers HLM sont plafonnés, mais sur 67 organismes HLM étudiés en 2013, dix dépassent les plafonds pour au moins une partie des logements qu'ils gèrent et douze ont procédé à des augmentations au-delà du maximum qui leur est fixé. De plus, les charges locatives ont augmenté en moyenne plus vite encore que dans les logements privés. Les aides au logement n'ont pas été revalorisées autant que les loyers et les charges, et beaucoup de locataires en sont exclus. Comme les revenus des locataires HLM se dégradent, les dépenses de logement en absorbent une part exorbitante.

Les organismes d'HLM, il est vrai, sont confrontés à une explosion des coûts de la construction qui, selon leur fédération, a atteint 85 % entre 2000 et 2011, plus de quatre fois l'augmentation moyenne des prix sur la même période ! Au lieu de mettre la pression sur ceux qui bénéficient de la spéculation sur les terrains et sur l'immobilier, les gouvernements successifs ont laissé les organismes d'HLM se débrouiller. À partir de 2008, l'aide de l'État à la construction, déjà très faible, s'est encore restreinte. Sans surprise, les objectifs de construction fixés par le gouvernement, pourtant insuffisants par rapport aux besoins, ne sont pas atteints. Quand des logements sociaux sont construits malgré tout, ils sont financés en grande partie par des emprunts, une aubaine pour les banques comme Dexia et les Caisses d'épargne qui ont pu placer des emprunts toxiques et aussi parfois pour des dirigeants indélicats de certains organismes d'HLM qui ont pu s'accorder en toute légalité des avantages financiers.

Pour servir tout ce monde et pour pallier la carence de l'État, les organismes d'HLM augmentent leurs fonds propres, autrement dit les loyers et les charges payés par les locataires. Les fonds propres, qui représentaient 2 % du financement des constructions d'HLM en 1999 en constituaient déjà 14 % en 2011. Et cette hausse n'est pas terminée, car les collectivités locales, qui avaient compensé au moins en partie le désengagement financier de l'État ces dernières années, commencent à devoir restreindre leurs contributions.

Alors quand le gouvernement prétend que l'inflation a été ces derniers mois plus faible que prévu, de façon à justifier le blocage des salaires et des retraites, on se demande dans quel monde vivent ces gens-là ! Ce n'est en tout cas ni le monde des HLM ni celui des logements privés dans lesquels habitent aussi un grand nombre de travailleurs sans disposer des ressources nécessaires.

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