Écotaxe, le retour24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Écotaxe, le retour

Le Conseil de Paris va voter prochainement la mise en route des installations du péage de transit pour les poids lourds sur le boulevard périphérique dont il est le gestionnaire. C'est la mise en place à Paris de l'écotaxe, gelée depuis la révolte des « Bonnets rouges » à l'automne dernier. Pendant trois mois, l'expérimentation se fera sans frais pour les camions de plus de 3,5 tonnes, avant d'être payante à partir du 1er janvier 2015. Il devrait en être de même sur 4 000 km de réseau routier dans tout le pays.

À Paris, à raison de 13 centimes en moyenne du kilomètre, la taxe devrait rapporter 5 millions d'euros par an, que la mairie devrait consacrer au développement d'autres moyens de transport ferroviaire ou fluvial dans la région. L'adjoint parisien aux transports, membre d'Europe Écologie Les Verts, insiste sur sa volonté de protéger la santé des riverains en dissuadant les poids lourds d'emprunter le périphérique. Il est difficile de dire si cela aura un effet sur un nombre significatif des 70 000 camions qui utilisent ce boulevard et dont les propriétaires ne voient sans doute pas pourquoi ils se détourneraient vers d'autres grands axes de contournement promis eux aussi à la taxation. De toute façon, cela ne ferait que repousser la pollution un peu plus loin.

L'air est irrespirable dans la région parisienne mais aussi dans et autour de nombreuses autres agglomérations. C'est le résultat entre autres du développement, du tout-véhicule au profit des trusts de l'automobile et du pétrole, mais aussi de l'implantation aberrante des lieux de travail et d'habitation, obligeant les travailleurs à des déplacements interminables.

La seule proposition gouvernementale est une taxe de plus, qui pèsera davantage sur les petits transporteurs que sur les gros, capables de s'imposer face aux donneurs d'ordres et à l'État. Le gouvernement a d'ailleurs diminué ses prétentions, envisageant une baisse des rentrées financières de 800 à 400 millions. Mais si ces recettes existent un jour, elles serviront pour l'essentiel à payer la société Écomouv, qui a installé les portiques et présente la facture au gouvernement.

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