Sarkozy, le retour : Circulez, y'a rien à voir !24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy, le retour : Circulez, y'a rien à voir !

Le retour en politique de Sarkozy, savamment annoncé depuis des mois pour faire monter le suspense, n'est ni une surprise, ni même un événement, si ce n'est qu'il a eu droit à quarante-cinq minutes d'interview au Journal télévisé de 20 heures de France 2 et à des flots de commentaires, pour nous dire qu'« IL revient » !

Pendant deux ans, Sarkozy a attendu que Hollande, par sa politique au service des plus riches dans la continuité de la sienne, se discrédite dans l'électorat populaire. Et il aurait sans doute pu attendre encore, car n'importe qui à droite peut d'ores et déjà espérer battre Hollande ou un autre socialiste à la prochaine présidentielle. Mais comme cela aiguise les appétits à droite, Sarkozy ne manque pas de concurrents dans son propre camp.

Copé, quand il était encore à la tête de l'UMP, pouvait dans une certaine mesure le protéger de ceux qui cherchaient à lui damer le pion, à commencer par Fillon et Juppé. Mais Copé hors jeu, Sarkozy a estimé qu'il valait mieux essayer dès maintenant de reprendre en main l'UMP. Réussira-t-il ou pas, c'est sans importance du point de vue des intérêts des travailleurs car, lui ou un autre, ce sera la même politique.

En 2012, nombre d'électeurs de gauche avaient voté pour Hollande, persuadés que rien ne pourrait être pire que Sarkozy. Pourtant l'exploitation des travailleurs s'est aggravée et les classes populaires s'appauvrissent plus encore. Le cirque des arrivistes qui se disputent le pouvoir politique, de Valls à Le Pen en passant par Sarkozy et consorts, occupe le devant de la scène, mais les capitalistes ont entre leurs mains le pouvoir économique et ils mènent la guerre de classe contre les travailleurs avec l'aide de tout leur « petit personnel » politique de droite et de gauche.

Sarkozy le revenant affiche son soutien aux riches. C'était le président « blingbling », l'ami personnel des grands patrons. Depuis deux ans on l'a vu donner des pseudo-conférences devant des banquiers à New York et ailleurs, à 100 000 euros de l'heure. Nombre de ceux qui ont eu le courage ou la malchance de le voir dimanche 21 septembre sur France 2 ont dû ressentir de la colère à l'entendre de nouveau faire son numéro, s'adressant à l'électorat le plus réactionnaire, parlant de renforcer encore les frontières en Europe contre l'immigration, affirmant que les partisans de la Manif pour tous ont été « humiliés » par Hollande, laissant entendre qu'il allait annuler la loi sur le mariage pour tous et réhabiliter « l'ordre et la morale ».

La colère des classes populaires contre les gouvernants qui se succèdent, qu'ils soient du style de Sarkozy ou d'un Hollande, est plus que légitime. Mais les Sarkozy et les Hollande ne sont que des leurres. Les inégalités et injustices profondes qui suscitent la colère viennent de ce système, dominé par les patrons et fonctionnant pour leur assurer un profit maximum. Il ne suffit pas de changer les pantins qui le gouvernent, il faut mettre fin au système capitaliste.

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