Bangalore -- Inde : Un mois de grève chez Toyota30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bangalore -- Inde : Un mois de grève chez Toyota

Cinq semaines de mobilisation avec grèves et lock-out ont touché les deux usines jumelles de Toyota dans la banlieue de Bangalore, dans le sud de l'Inde. Sur les 6 400 ouvriers de ces usines d'assemblage, au moins 4 200 étaient mobilisés pour des augmentations de salaire et contre les attaques de la direction.

En Inde, les travailleurs de l'automobile et des équipementiers ont montré ces dernières années une combativité croissante, avec de nombreuses grèves partout dans le pays. Pour aider le patronat à s'y opposer, plusieurs États ont d'ailleurs accordé à l'industrie automobile le statut de « service d'utilité générale » qui permet de limiter le droit de grève et facilite le recrutement de briseurs de grève.

Sur le site de Bangalore du constructeur japonais, la mobilisation s'est faite essentiellement sur les salaires. Les travailleurs réclamaient 4 000 roupies (65 dollars) d'augmentation au lieu des 3 000 roupies (50 dollars) proposées par la direction. Même si l'inflation en Inde s'est un peu réduite ces derniers mois, elle a été de plus de 10 % tout au long de l'année 2013.

La direction de Toyota a cherché le bras de fer. Le 17 mars dernier, elle a arrêté la production, mettant tous les ouvriers au chômage. Elle a aussi sanctionné, en les suspendant, une trentaine de syndicalistes. Puis, fin mars, elle a réouvert les usines en obligeant chacun des ouvriers à retourner au travail en signant une sorte de code de bonne conduite. Mais près de 4 200 travailleurs sont restés en grève et ont demandé la réintégration des salariés suspendus et les 4 000 roupies d'augmentation.

La direction a tenté de faire repartir la production en embauchant d'autres ouvriers et en mettant sur chaîne des ingénieurs et des agents de maîtrise. Cela n'a visiblement pas suffi. Le pouvoir local de l'État du Karnataka est alors intervenu pour imposer le retour de la production. La grève s'est arrêtée le 22 avril. Si les grévistes n'ont pas fait reculer Toyota sur les salaires, ils lui ont au moins fait remballer son exigence de signer ce code de bonne conduite.

Refusant de céder sur les salaires, la direction de Toyota a mis en avant ses difficultés liées à la baisse du marché de l'automobile en Inde. C'est le genre d'argument que le patronat français sait lui aussi servir aux travailleurs d'ici. Les ouvriers indiens ne s'en sont pas laissé conter.

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